Des résidents du centre-ville se plaignent de nuisances sonores
MUNICIPAL. Trois-Rivières ne serait pas seulement la ville la plus polluée au Canada. Le centre-ville est aussi la proie des motards et des voitures aux silencieux altérés qui prendrait un malin plaisir à faire des va-et-vient dans le tunnel de la rue du Fleuve. Et le laxisme des autorités n’atténue en rien ces nuisances sonores, a dénoncé un citoyen exaspéré.
Cette pollution par le bruit, le résident du secteur Alain Léger, la connait bien puisqu’il la vit -et l’entend surtout- tous les jours. «C’est encore pire cette année ! De la fenêtre de mon balcon, je peux apercevoir chaque jour, de 7h30 à 10h, une cinquantaine de motocyclettes s’engouffrer dans le tunnel pour y faire rugir leur moteur», a-t-il clamé lors de la séance du conseil municipal, lundi soir.
L’article 56 est pourtant clair à ce sujet, tout comme les deux signalisations à chacune des intersections avant d’accéder au tunnel : «Il est interdit de circuler en motocyclette dans le tunnel de la rue du Fleuve, situé à la hauteur du parc portuaire».
Malgré l’interdiction, l’endroit reste le lieu de prédilection des amateurs de bruits et de bolides modifiés. Ces derniers ont aussi l’habitude de se réunir dans le stationnement du parc portuaire, situé à quelques mètres de là.
Alain Léger et sa conjointe ont bien essayé d’aviser les autorités de ces nuisances qui perturbent le calme de leur quartier. Des agents se sont même déplacés à leur domicile à de nombreuses reprises pour évaluer la situation, mais en vain. «Notre service de sécurité publique n’applique pas le règlement. Une seule contravention a été donnée et rien n’a changé», a-t-il constaté.
«C’est courant, c’est harassant et ça joue sur la crédibilité des forces de l’ordre». Il va jusqu’à affirmer que de nombreux policiers rencontrés n’étaient même pas informés de l’interdiction des motocyclettes dans le tunnel.
À court de moyens, Alain Léger a fait parvenir, vendredi dernier, une lettre au quotidien local pour dénoncer la situation. Après publication, il a reçu une centaine de témoignages allant dans le même sens de résidents, d’anciens résidents et même de visiteurs venus découvrir les terrasses de la rue des Forges.
Ils lui font part de «leur désir de quitter le secteur» et «les difficultés rencontrées pour vendre et louer leur logement» en lien avec la pollution sonore qui sévit.
En ultime recours, lundi soir, le résident du centre-ville a pressé les élus municipaux de prendre les mesures nécessaires pour améliorer l’application des lois. Ce dont le maire de Trois-Rivières a consenti.
Interpeler lui aussi par ces nuisances, le maire Yves Lévesque a assuré que le dossier sera examiné et traité. «Il faut toutefois réussir à prendre les fautifs sur le fait. On ne peut pas poster des policiers 24h/24 dans le secteur. Nous allons en aviser le corps de police afin de mettre en place une stratégie pour résoudre cette problématique», a convenu le magistrat.
Sa réponse a semblé satisfaire le citoyen Alain Léger, du moins, pour l’heure.