Des recherches pour mieux comprendre l’errance dans les résidences pour aînés

Une équipe de recherche, formée de deux professeures de l’UQTR et d’une professionnelle de la santé, se penche sur la problématique de l’errance dans les résidences pour aînés. L’objectif est de mieux comprendre le phénomène et de créer un guide proposant les interventions les plus appropriées.

Le projet de recherche, intitulé L’errance en résidence pour aînés, de la compréhension à l’intervention, a été initié par Maude Dessureault, professeure adjointe à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) et titulaire d’un doctorat en Sciences infirmières.

« Mes racines cliniques sont encore très fortes. J’ai encore un lien avec l’équipe de soins à domicile. Quand ce projet-là a émergé, en février 2020, je suis allée sur le terrain pour voir Catherine St-Louis, cheffe d’administration des programmes du soutien à domicile à Trois-Rivières pour le CIUSSS MCQ. Je lui ai demandé quel est l’enjeu majeur. Elle n’a pas eu besoin de réfléchir bien longtemps avant de me répondre que c’est l’errance », raconte Mme Dessureault. 

« C’est un besoin qui émane du terrain, des gens de la région. C’est très important pour moi de répondre à ce besoin, renchérit cette dernière. L’errance, c’est un phénomène complexe, souvent multifactoriel. Les propriétaires de résidences ont peur des fugues parce que ça peut être dangereux pour les personnes. Ils demandent donc de l’aide pour de la surveillance. Il y a aussi des personnes qui sont envoyées à l’urgence parce que les gens ne se sentent pas capables d’assurer leur sécurité. » 

À ce stade du projet, Mme Dessureault et son équipe en sont à bien cerner l’enjeu, bien distinguer ce qui est de l’errance et un épisode de delirium (un état de confusion soudain et temporaire occasionné généralement par un problème médical sous-jacent).

« On démêle tout ça pour ensuite bien cerner les interventions à faire dans chaque cas, précise Mme Dessureault. Au terme de la recherche, on va proposer des interventions ciblées. L’idée, c’est de mieux outiller tout le monde pour répondre à un besoin bien présent. » Cet outil de référence permettra ainsi d’éviter des recours inutiles à l’urgence et des changements de milieu de vie non souhaitables.

Une communauté mobilisée

Dans ses recherches, Mme Dessureault est appuyée par toute une équipe dont font partie Mme St-Louis et Lyson Marcoux, professeure au Département de psychologie de l’UQTR.

Mentionnons également que le projet est rendu possible grâce aux efforts combinés de la Banque Nationale, de la Fondation régionale pour la santé de Trois-Rivières (RSTR) et du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ).

Le projet bénéficie d’une bourse de 25 000 $ afin que les citoyens d’ici et d’ailleurs puissent obtenir des solutions innovantes aux enjeux de santé auxquels ils peuvent être confrontés au cours de leur vie.