Des milliers de syndiqués du Front commun manifestent

Près de 570 000 syndiqués sont en débrayage au Québec aujourd’hui 23 novembre. Au troisième jour de grève consécutif du Front commun, au moment où la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) et la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) emboîtent la pas au mouvement, une lueur d’espoir est venue du gouvernement. Le premier ministre François Legault ouvre la porte à une augmentation salariale en échange d’une flexibilité des syndicats pour l’organisation du travail.

Ils sont des milliers d’employés du secteur public membres du Front commun à manifester à différents endroits dans la région, selon le président du Conseil central Cœur-du-Québec de la CSN, Pascal Bastarache. Ces syndiqués ont descendu la Côte Plouffe en fin d’avant-midi.

« Présentement, on a plus de 5000 grévistes des quatre coins de la Mauricie-Centre-du-Québec, de Shawinigan, Drummondville, Victoriaville et du grand Trois-Rivières. Il y a environ 4000 personnes qui se sont rejointes au Cégep de Trois-Rivières, également un peu plus de 1000 personnes se sont rejointes à la bâtisse industrielle. Donc, plusieurs manifestations avaient lieu à Trois-Rivières. On a convergé à la Côte Plouffe pour se rendre devant le Centre de services scolaire afin de laisser la parole à nos syndiqués sur les enjeux qu’ils vivent présentement. »

Les représentants syndicaux ont appris, peu de temps avant la manifestation, en même temps que tout le monde, la nouvelle ouverture du gouvernement du Québec.

« On en entend parler dans les dernières minutes, c’est une très bonne nouvelle, a réagi M. Bastarache. On est prêts à se battre pour les conditions de travail, mais on va toujours préconiser de négocier à la table. On va attendre ce que les porte-parole du Front commun au national vont nous dire. Mais, enfin, on négocie. On va espérer que le gouvernement arrête de négocier sur la place publique. »

Alors que la FIQ débraye aujourd’hui et demain, la FAE amorçait ce matin une grève générale illimitée. Les syndiqués regroupés de la CSN, CSQ, FTQ et de l’APTS rentrent au travail demain.

« En Front commun, notre mandat de grève, ce sont des séquences pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée rappelle le porte-parole de la CSQ en Mauricie-Centre-du-Québec, Stéphan Béland. On analyse en fonction de la conjoncture de la négociation. Si on commence à avoir des offres salariales qui ont du bon sens, on va continuer à discuter. Et peut-être qu’on ne fera pas de troisième séquence tout de suite. On a des augmentations promises mais on va attendre de voir les offres concrètes. »

Le Front commun ne compte pas tenir d’autres journées de grève avant le mois de décembre, révèle M. Béland.

« Il faut annoncer notre grève sept jours ouvrables avant. On ne prévoit pas ça avant le 7 décembre. C’est la date minimale et ça peut ne jamais se produire. On le souhaite parce qu’on veut avoir des bonnes conditions de travail en négociation. »

La présidente de l’APTS Mauricie-Centre-du-Québec, Véronique Neth, reste optimiste mais prudente.

« Le message en est un d’espoir aujourd’hui. On a demandé la conciliation en espérant que le gouvernement soit à l’écoute et accepte de discuter, accélère le pas et accorde les mandats nécessaires aux personnes responsables pour nous donner une vraie entente. On va souhaiter que nos conditions salariales s’améliorent, mais également les conditions d’exercice. Il faut voir ça pas comme une dépense mais comme un investissement pour la santé et pour l’éducation. »

Plus que jamais, il est permis de croire que les deux parties en arriveront à un règlement au cours des prochaines semaines, peut-être avant Noël.

« Oui, nous on l’a dit, on veut vraiment prioriser la négociation, répète M. Bastarache. C’est vraiment dommage qu’on ait dû se rendre à cette deuxième séquence. On n’a pas eu le choix, parce qu’on veut se battre pour nos services publics. »