Des médicaments moins coûteux grâce aux plantes
SCIENCE. Une professeure de l’UQTR cherche à reproduire les gènes de certaines plantes pour produire des médicaments moins coûteux.
Enseignante depuis trois ans à l’UQTR, Isabel Desgagné-Penix s’intéresse à la génétique des plantes de la famille des Amaryllidacées, dont font partie les jonquilles.
«Cette famille de plantes produit un type de composé qu’on appelle les alcaloïdes. Il existe 600 différents alcaloïdes et, jusqu’à présent, seulement un est utilisé commercialement comme produit pharmaceutique et c’est pour traiter les symptômes d’Alzheimer. Les autres ne sont pas commercialisés parce que la plante n’en produit pas en assez grande quantité. Ce n’est donc pas rentable», explique la chercheuse.
Cette dernière tente de déchiffrer et de reproduire en laboratoire la séquence génétique de ces plantes. Pour ce faire, elle utilise des microalgues dans lesquelles elle insère le bagage génétique pour ensuite observer les effets obtenus.
«Les plantes ont un répertoire de molécules qui pourraient être des médicaments très puissants, constate la professeure. Elles en produisent, mais pas en grande quantité, alors ce n’est pas rentable pour les compagnies pharmaceutiques de faire pousser de grands champs ou d’aller cueillir tout ce qu’il y a dans la forêt.»
«C’est pourquoi on essaie de voir si on est capable de recréer ce que la plante fait dans des micro-organismes comme des levures ou des bactéries, ajoute cette dernière. On essaie de voir si le rendement pourrait être intéressant pour l’industrie pharmaceutique.»
Si cela s’avère positif, la séquence génétique pourrait être reproduite sans avoir besoin de la plante. «On pourrait aussi reproduire la molécule contenue dans la plante et y ajouter des effets spécifiques pour qu’elle soit plus efficace ou qu’elle puisse traiter un autre type de maladie», mentionne Mme Desgagné-Penix.
Cette méthode permettrait non seulement de fabriquer des produits pharmaceutiques, mais aussi des cosmétiques.