Et si la delphinothérapie s’implantait au Québec?

ÉDUCATION. Les rêves les plus fous sont permis. Et avec les technologies qui ne cessent de repousser les limites du possible, France Lafleur croit plus que jamais que ces rêves peuvent devenir des réalités. Y compris les siens…

Cette chargée de cours de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) a une vision claire des choses qu’elle souhaite accomplir dans sa vie, et elle en pave la voie à chaque jour qui passe. Lectures, recherches et réflexions sont au cœur de son quotidien depuis toujours, et elle les met au service de son ambition et de ses passions.

Son rêve ultime? Faire profiter les enfants québécois de la delphinothérapie, une pratique de médecine alternative semblable à la zoothérapie, mais qui passe par les dauphins. Un rêve fou? Absolument. Réalisable? Bien sûr, croit-elle dur comme fer.

Mais cela demandera du temps, ainsi qu’une bonne dose d’efforts, de créativité, de démarchage et de persuasion. Car, disons-le, les dauphins, c’est loin de faire partie de la réalité québécoise! C’est là, justement, qu’entrent en jeu toutes ces heures consacrées à lire, chercher et réfléchir sur le sujet, et sur les moyens à prendre pour parvenir à ses fins.

Mais pourquoi investir autant d’énergie sur ce thème? «D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été fascinée par les dauphins», raconte cette orthopédagogue de formation, qui s’intéresse depuis longtemps aux différentes approches utilisées auprès des enfants aux besoins particuliers. «J’en ai évaluées plusieurs et j’ai été impressionnée par les résultats de certaines interventions de delphinothérapie», justifie la passionnée, qui a décidé d’approfondir le sujet avec l’aide de chercheurs.

Ensemble, ils ont rédigé un article dressant un état de situation de la pratique de la delphinothérapie dans le monde. Celui-ci devrait paraître sous peu dans une revue scientifique. «On a fait un tour d’horizon de cette pratique, qui existe depuis près de 50 ans, résume-t-elle. On a répertorié les endroits où ça se fait, par qui, etc..»

Idée de grandeur

Avec son équipe, elle regarde maintenant la possibilité de faire rayonner cette approche chez nous. Elle croit qu’avec les formations et l’enseignement à distance, il est tout à fait envisageable de développer certains projets en lien avec la delphinothérapie ici, et même à l’UQTR, où elle semble avoir trouvé des oreilles attentives.

Si elle évite pour le moment de dévoiler publiquement la forme que pourraient prendre ces projets, elle se plaît à rêver tout haut de collaborations internationales ouvrant la porte à certaines innovations en termes de programmes et de pédagogie. «Avec les technologies d’aujourd’hui, on peut abattre bien des barrières et réaliser bien des projets. Il n’y a plus rien d’impossible», dit celle qui possède déjà plusieurs contacts pouvant l’aider à cheminer dans tout ça, dont l’équipe du Dolphin Research Center de Grassy Key, en Floride, qu’elle fréquente depuis 2004.

«Ils connaissent ma passion et savent où je veux m’en aller. J’ai une bonne relation et

un bon lien de confiance avec eux», estime Mme Lafleur.

Elle y retournera d’ailleurs le printemps prochain pour accompagner un groupe de passionnés intéressés à s’initier à la biologie marine dans le cadre d’un laboratoire où la théorie côtoie la pratique en présence, bien sûr, de véritables dauphins (DolphinLab). La plupart des participants seront d’ailleurs des étudiants de l’UQTR. Des alliés potentiels à la réalisation de son rêve, qui sait…