Défier le vide pour vaincre la sclérose en plaques
TROIS-RIVIÈRES. La section Mauricie de la Société canadienne de la sclérose en plaques (SCSP) invite le superhéros en vous à se jeter littéralement dans le vide depuis la corniche de l’Hôtel Delta de Trois-Rivières, le 30 septembre prochain, au profit de la bonne cause.
Une descente verticale de treize étages, où 140 pieds pour être plus exacte, lors de laquelle les participants seront amenés à défier la gravité face contre terre. Pour rejoindre la terre ferme, ils devront combattre leurs peurs et en ressortir vainqueurs, à l’image des personnes atteintes de sclérose en plaques.
Le président d’honneur de la quatrième édition de l’événement et fondateur de Gestion événementielle 3R, Charles-Antoine Pilotte, n’a pas hésité avant d’accepter de relever ce défi vertigineux.
« Ces gens sont de véritables superhéros. Vivre au quotidien avec une maladie dégénérative aussi imprévisible est un défi de tous les instants », a-t-il déclaré.
En plus de permettre d’amasser des fonds, l’activité a aussi pour but de sensibiliser la population à cette maladie chronique qui s’attaque au système nerveux et engendre des problèmes physiques et mentaux imprévisibles.
Un Canadien sur 340 en est atteint, dont trois fois plus de femmes. Ces statistiques sont encore plus éloquentes lorsqu’on sait que le Canada est le pays qui affiche le taux le plus élevé de sclérose en plaques au monde.
Ainsi, les organisateurs de l’événement souhaitent compter sur la participation de plus d’une trentaine de « décaladeurs », prêts à vivre cette expérience hors de l’ordinaire. À ce jour, 12 superhéros se sont inscrits.
« C’est une occasion unique de se dépasser et d’apporter son appui à notre cause qui soutient la recherche, le traitement et le remède de la sclérose en plaques. La SCSP travaille également à offrir un support aux personnes touchées et à leur famille en leur offrant une gamme de services appropriés », a souligné le président du conseil d’administration de la section Mauricie de la SCSP, Denis Baribeau.
Le défi est ouvert aux gens de cinq ans et plus, pesant de 20 à 175 kg, et capable de se tenir en équilibre debout quelques secondes. Les frais d’inscription incluant trois descentes sont de 50 $ et la collecte minimale de fonds par participant est de 500 $.
Cette année, le défi est aussi lancé aux jeunes de 17 ans et moins qui souhaiteraient prendre part à la décalade. Le coût d’inscription reste le même, cependant, le montant minimal de dons à récolter a été réduit à 250 $.
Les entreprises sont elles aussi invitées à monter sur le toit de l’Hôtel Delta pour mieux redescendre à l’aide d’une corde.
Pour faire un don ou obtenir de plus amples renseignements, visitez le www.scleroseenplaques.ca/mauricie ou téléphonez au 1-888-473-2570.
Les deux pieds dans le vide
En 2014, le diagnostic est tombé : sclérose en plaques. Jean-François Gratton pouvait maintenant mettre un nom sur tous ses symptômes. Deux ans plus tard, il remportait la première manche d’un long combat.
Mais tout a commencé devant l’Hôtel Delta de Trois-Rivières, alors qu’il regardait des gens « décalader » l’édifice. « Je me suis dit que jamais je ne ferais ça, que c’était une activité de fous », s’est souvenu celui dont les genoux tremblent à la simple idée de grimper sur une chaise.
« C’est là que j’ai rencontré le député Robert Aubin. À l’époque, il était en pleine campagne électorale. On s’est alors dit que s’il gagnait ses élections, on allait relever le défi l’an prochain. Il a gagné », a-t-il poursuivi. Durant un an, Jean-François a rassemblé son courage et s’est préparé mentalement à faire le grand saut.
Chose promise, chose due : les deux hommes se sont retrouvés sur la corniche de l’hôtel pour l’édition 2016. « Je me suis attaché, assis sur le bord du vide, puis je me suis laissé aller. Et c’était incroyable », a-t-il raconté.
Cette journée-là, le jeune homme a compris une chose : la maladie ne le freinerait jamais. « Mes grandes descentes, comme je les appelle, m’ont fait comprendre l’importance du moment présent. Tu ne peux pas te sentir plus vivant que lorsque tu es suspendu dans le vide, au sixième étage d’un immeuble. »
Pour l’instant, les symptômes de la maladie ne sont pas encore visibles chez Jean-François. Mais la sclérose en plaques est toujours là et le combat, lui, ne fait que commencer.
« Si l’on avait la chance de pouvoir se préparer comme ça à un diagnostic de la sclérose en plaques, je pense que cela serait beaucoup plus facile d’accepter de vivre avec cette maladie », a-t-il constaté.