DÉCOlogique s’implante à Trois-Rivières

INVESTISSEMENT. L’entreprise de revêtements muraux en papier recyclé DÉCOlogique, parrainée par la femme d’affaires Danièle Henkel, a choisi la Ville de Trois-Rivières pour accueillir son usine de production. Un investissement avoisinant le million de dollars qui permettra de maintenir 25 emplois et d’en créer tout autant dans un futur rapproché.

Le couple d’inventeurs composé de Christine Thibeault et de Mario Lessard fait partie des quelques élus qui ont réussi à bâtir un partenariat d’affaires après avoir défilé sur le plateau de l’émission Dans l’œil du dragon. En 2014, leurs produits d’imitation de pierre n’ont pas laissé indifférente la dragonne Danièle Henkel.

Deux autres partenaires plus tard en MUR Design et Cascades, un premier projet pilote a été lancé dans les locaux de l’usine trifluvienne Cascades Lupel à l’automne dernier. Depuis, la demande ne dérougit pas.

Au tout début, quatre personnes travaillaient dans des locaux prêtés à DÉCOlogique, dans le secteur de Cap-de-la-Madeleine. L’entreprise emploie désormais 25 employés. Face à l’engouement créé par les produits, de nombreux autres se profilent à l’horizon.

Il n’en fallait pas plus pour convaincre les partenaires d’investir dans l’implantation d’une première usine de production. Après avoir pesé le pour et le contre de chaque option, c’est la Ville de Trois-Rivières qui est ressortie favorite.

«D’autres candidats ailleurs au Québec étaient également dans la course. Nous avons choisi de nous rapprocher de l’usine Cascades, mais aussi de Trois-Rivières. La volonté de la ville d’accueillir des entreprises québécoises du secteur manufacturier a fait pencher la balance», a indiqué la femme à la tête d’Investissements Danièle Henkel et associés en conférence de presse, mardi matin.

C’est cette même volonté qui a poussé Innovation et Développement économique (IDE) Trois-Rivières à soutenir l’implantation de DÉCOlogique par le biais d’une contribution de 25 000 $ provenant du Fonds de soutien à l’émergence des projets d’entreprises.

Son directeur général, Mario de Tilly, a décrit l’annonce de «dossier bonbon» de par son caractère innovateur.

Le maire de Trois-Rivières, Yves Lévesque, abonde dans le même sens. «On parle de développement économique au Québec, mais il faut avant tout innover si l’on souhaite se démarquer des autres. C’est l’occasion idéale avec cette entreprise qui s’attaque à un secteur commercial novateur», a-t-il souligné. «Il s’agit d’une annonce extraordinaire!»

Une expansion rapide

Le couple originaire de Napierville, près de la frontière américaine, peine à retrouver son souffle depuis le début de l’aventure. En deux ans, les choses ont déboulé pour ces deux inventeurs. Rapidement, ils sont passés d’une production artisanale à une production de plusieurs centaines de milliers de pieds carrés.

«Après seulement deux mois d’activités, DÉCOlogique avait déjà atteint son objectif pour la première année d’activité, soit une production de 75 000 pieds carrés», a révélé la dragonne.

Sa connaissance du monde des affaires et l’expertise de la papetière Cascades et de la compagnie de murs et de plafonds décoratifs, MURdesign, ont permis de faciliter l’expansion. L’acquisition des locaux et de l’équipement est venue compléter la première phase.

Le succès des deux inventeurs québécois provient en partie des caractéristiques uniques de leur produit breveté aux États-Unis.

En effet, à moins de faire appel à DÉCOlogique, rare sont ceux qui peuvent se targuer d’avoir un revêtement mural fait de papier recycler en plus d’être isolant, insonorisant et inflammable.

Les panneaux sont si faciles d’installation qu’IDE Trois-Rivières a eu le temps de recouvrir le mur d’un de ses locaux en moins de huit heures, juste à temps pour la conférence de presse de mardi matin.

Ne pas brûler d’étapes !

Déjà, le marché international a démontré de l’intérêt pour DÉCOlogique. Mais pas question de brûler les étapes ! Si l’entreprise connaît un excellent démarrage au Québec et que son avenir semble déjà tout tracé, il faut avant tout s’assurer d’être en mesure de répondre à la demande.

La dragonne a d’ailleurs mentionné qu’elle souhaitait y aller petit à petit. «C’est un risque qu’on prend avec cette annonce aujourd’hui, mais on le prend, car on croit au produit. Ce risque sera toujours présent, mais nous devons être en mesure de contrôler la production et sa qualité avant de penser à se développer à l’international», a-t-elle déclaré.

Les panneaux muraux DÉCOlogique sont disponibles chez Rona l’entrepôt, BMR, Patrick Morin et CANAC.