De nombreux manifestants contre la destruction des milieux humides

Plus d’une centaine de personnes ont répondu à l’appel de Mères au front et de la Coalition Terre précieuse, mardi soir, à l’occasion de la Mobilisation des générations tenue en marge de la séance publique du conseil municipal de Trois-Rivières, mardi soir.

Cette manifestation se tenait pour s’opposer au drainage de milieux humides dans le cadre du projet de développement du parc industriel Carrefour 40-55.

« On est très content de la réponse des gens. Ça montre que les gens sont préoccupés par cet enjeu. On souhaite que toutes les décisions prises par le conseil municipal passent au crible de leurs impacts sur l’environnement, explique Annie Provencher, porte-parole du groupe Mères au front, qui a coorganisé la mobilisation. On souhaite que l’aspect environnemental soit considéré à sa juste part. »

Le regroupement demande plus de transparence de la part du conseil municipal et d’être informé de la nouvelle mouture du projet de développement dans le parc industriel Carrefour 40-55. « On veut surtout avoir le temps de l’analyser », ajoute Mme Provencher.

À l’invitation de Mères au front, une quinzaine d’enfants ont participé à la conception d’une Chaise des générations. Fabriquée par des enfants et placée autour des tables où se prennent les décisions, la Chaise des générations vise à rappeler aux dirigeants et dirigeantes que le futur des enfants se dessine à travers les décisions prises aujourd’hui. Le groupe souhaite que la chaise soit placée en permanence autour de la table du conseil.

Dans le contexte de l’absence du maire Jean Lamarche pour quelques semaines, le groupe Mères au front attendra de meilleures circonstances pour apporter la Chaise des générations au conseil. « Ce n’est pas le bon moment pour remettre la chaise, car on veut pouvoir le faire dans un esprit de collaboration. Une autre Chaise des générations fera partie de l’exposition itinérante Changer le monde une œuvre à la fois et circulera dans les écoles de la région pour faire comprendre aux enfants leur place dans la démocratie et qu’ils ont leur mot à dire. C’est aussi un prétexte pour parler d’enjeux environnementaux », termine Mme Provencher.  

Une consultation publique proposée

Un avis de motion en lien avec la conception, la réalisation et la surveillance des travaux de drainage des rues Charles-Malhiot et Louis-Loranger dans le parc industriel des Carrefours devait être déposé à la séance du conseil. Le point a toutefois été retiré dans les circonstances que l’on connaît.

Par contre, le conseiller du district de La-Vérendrye, Dany Carpentier, a proposé une résolution à ses collègues afin de mettre en branle un processus de participation citoyenne sur la question du développement du parc industriel Carrefour 40-55 et sur l’élaboration d’une politique de développement industriel.

« L’agrandissement possible du parc industriel sur des milieux humides retient l’attention des élus municipaux et des citoyens et il y a eu une forte polarisation du débat, souligne M. Carpentier. Je pense aussi qu’avant de réfléchir à ce qu’on fait sur ce terrain, il faut réfléchir à l’avenir du développement industriel. Cela nous aidera à mieux répondre à la question du parc industriel. »

Malgré le contexte, le conseiller a tenu à déposer sa résolution dans la volonté d’amener une piste de solution au conseil pour se relever de la situation difficile dans laquelle se retrouvent pris les élus municipaux dans ce dossier.

« À mes yeux, une consultation publique nous permettrait de nous sortir de là. On a vécu de belles réussites de ce côté à Trois-Rivières. Ce projet est un cas de figure pour les autres projets de la Ville, pour le budget et pour bien d’autres choses. Il faut qu’on apprenne à débattre ensemble et à laisser les escarmouches à l’extérieur de la table du conseil pour favoriser la meilleure prise de décision possible. Il faut aussi prendre en considération la planification post-pandémique en fonction de la crise de la main-d’œuvre, l’inflation, les limites territoriales. En ce moment, on est sur une planification faite il y a un certain temps et on est dû pour se renouveler. C’est peut-être pour ça que cette décision est si difficile à prendre », poursuit-il.

Si les conseillers municipaux se sont généralement montrés d’accord sur le fond de la résolution et ont salué l’initiative, la moitié d’entre eux se sont dits hésitants à aller de l’avant sans la présence du maire Lamarche, en plus que l’avis de motion sur le dossier avait été retiré de l’ordre du jour.

Avec un vote à sept conseillers en faveur et sept contre, la résolution proposée par Dany Carpentier a été rejetée.