De jeunes contrevenants accueillis au Domaine de la Forêt Perdue

NOTRE-DAME-DU-MONT-CARMEL. Évoluant en agrotourisme depuis 1997, le Domaine de la Forêt Perdue accueille chaque année des jeunes en difficulté et de jeunes contrevenants. Pour les propriétaires Jean-Pierre Binette et Madeleine Courchesne, c’est une façon de donner au suivant.

Située à Notre-Dame-du-Mont-Carmel, l’entreprise développe des activités sociales et familiales en plus de produire du miel. Chaque année, environ une dizaine de jeunes contrevenants participent aux activités du domaine pour compléter les heures de travaux communautaires exigées par la Cour.

«Ils viennent nous donner un coup de main, mentionne M. Binette. J’aime leur montrer qu’on peut toujours faire quelque chose de bien. Il suffit de trouver ce qu’on aime faire.»

Depuis quelques années, M. Binette et sa femme collaborent également avec l’école secondaire de Shawinigan. Ils accueillent chez eux des élèves qui réalisent des stages dans le cadre d’un programme de travail-étude.

Une réussite issue d’un accident

On connait le Domaine de la Forêt Perdue pour ses sentiers glacés et son labyrinthe suspendu. Mais saviez-vous que ce projet a débuté à la suite d’un accident?

«La petite famille était bien installée ici, Les enfants étaient jeunes à l’époque, raconte Thérèse Deslauriers, directrice-administrative pour l’entreprise. Les enfants faisaient du patin sur un étang sur le site où les gens allaient à la pêche. Un jour, vers la fin de l’hiver, les bords avaient commencé à fondre. Un enfant a calé. Heureusement, le plus vieux l’a sorti.»

«À partir de ça, les parents ont interdit de faire du patin sur l’étang, poursuit Mme Deslauriers. Ils leur ont tracé des sentiers et c’est comme ça que tout a commencé. Les amis des enfants sont venus, les amis des amis et ainsi de suite.»

De fil en aiguille, les propriétaires ont accepté d’ouvrir les sentiers au grand public, à la condition que les gens qui venaient profiter des sentiers achètent un produit de la ferme, soit du miel, puisqu’ils sont d’abord et avant tout des apiculteurs.

«Je suis arrivé dans la municipalité à l’âge de 19 ans, raconte Jean-Pierre Binette. Je me suis inspiré du monde des abeilles pour développer le Domaine. On a acheté la terre en 1967. La terre était laissée en friche, elle ne servait plus à rien.»

Des visiteurs européens

Des gens de plus en plus loin visitent le Domaine de la Forêt Perdue.

«On reçoit, entre autres, des gens de la France, de la Suisse et du Manitoba, indique Mme Deslauriers. L’activité la plus prisée, c’est vraiment les sentiers de glace. Le bouche à oreille nous a très bien servi jusqu’à présent.»

«Il faut se donner du temps chaque fois qu’on met en place une nouvelle activité, ajoute-t-elle. Il faut toujours se renouveler, c’est ce qui nous permet de rester en vie. Quand on met sur pied une nouvelle activité, on se laisse toujours trois ans pour voir si ça fonctionne et, jusqu’à présent, tous nos projets ont bien fonctionné. On en est bien content.»

En saison, une quinzaine d’employés travaillent au domaine. Autrement, trois employés préparent la saison à venir.

Une belle reconnaissance

Le Domaine de la Forêt Perdue s’est vu remettre le prix «Entreprise de services» lors du Gala Artisan des Chenaux.