De futurs infirmiers et infirmières trouvent leur X

Jusqu’à dimanche au Centre multiservices de santé et de services sociaux Saint-Joseph, 134 futures candidates et futurs candidats à l’exercice de la profession infirmière (CEPI) et infirmière auxiliaire (CEPIA) prennent part à un événement unique au Québec. « Sur ton X » est organisé pour la huitième année par le CIUSSS Mauricie-Centre-du-Québec.

Cette activité les place devant des mises en situation pratiques. Après chaque consultation, observée par une préceptrice, ils reçoivent une rétroaction où sont analysés leurs forces et les points qu’ils ont à améliorer.

La directrice adjointe à la direction des soins infirmiers, Julie St-Onge, indique que 110 futures infirmières et 24 futures infirmières auxiliaires participent à l’édition 2024 de « Sur ton X » en vue de leur intégration dès le mois de juin prochain.

« Ce sont des finissants qui sont en fin de parcours. Pour les candidats c’est une belle expérience immersive. C’est intéressant pour eux de rencontrer des préceptrices qui seront là pour eux cet été. C’est un événement qui est important pour nous à la direction des soins, ça nous permet d’apprécier les compétences des personnes pour être capable de personnaliser leurs suivis en prévision de l’été prochain. Et ça nous permet d’adapter nos formations d’accueil mais aussi le suivi personnalisé auprès des candidats. À chaque année on a amélioré l’événement en fonction du contexte et des besoins des individus et de l’organisation. »

Durant les trois jours de l’activité, les étudiants se succèdent dans des cubicules où les attendent des comédiens qui personnifient des patients.

« Les mises en situation sont très concrètes, ce sont des situations qu’ils pourront vivre dès leur première journée de travail. La mise en situation dure 30 minutes, et ils prennent 10 minutes pour une rétroaction sur la situation qui vient d’être vécue, mais aussi pour une discussion sur comment on se projette par rapport aux intérêts et préférences de la personne. »

La cheffe de service des équipes volantes, du développement de la relève et des aspects déontologiques, Audrey Despins-Héroux, illustre comment les formations ont pu être bonifiées avec cette activité.

« On s’est rendu compte avec le temps que les gens n’ont pas tous les mêmes forces, les mêmes points à  améliorer. On essaie de regrouper les gens de façon à ce que ce soit plus constructif pour eux. Ça nous permet d’adapter nos suivis et nos accompagnements pour être capable de les soutenir du mieux qu’on peut à leur arrivée. »

Les étudiants et étudiantes sont déjà à l’emploi du CIUSSS dans le cadre de leur formation.

« Dès qu’ils commencent leur parcours évolutif en soins infirmiers ils peuvent déjà intégrer le cheminement de carrière avec nous où ils ont la chance de commencer comme préposés aux bénéficiaires, précise Mme Despins-Héroux. Ensuite ils deviennent externes en soins infirmiers, comme la plupart de ceux qui sont dans le processus de « Sur ton X ». Quand ils arrivent comme CEPI ou CEPIA, on est déjà en train de les accompagner depuis longtemps. »

Frédérique Gagnon-Joubert, infirmière clinicienne depuis septembre, avait participé à l’activité l’an dernier.

« Ça m’a permis de voir que j’avais des bases solides au niveau de certaines parties de mon examen clinique. Ça m’a permis aussi de savoir que j’étais à ma place. La préceptrice, quand elle m’a donné ses commentaires, c’était personnalisé puisqu’elle m’avait déjà vu dans les formations. Un an plus tard je suis vraiment sur mon X. Le département où je suis, je ne me verrais pas ailleurs. Avoir fait l’événement ça m’a permis de me donner confiance en moi. »

Une autre étudiante a pu témoigner à chaud de l’expérience qu’elle venait tout juste de vivre. Élizabeth Côté est étudiante en 3e année au baccalauréat en sciences infirmières à l’UQTR.

« J’ai trouvé ça enrichissant, très formateur. J’ai aimé ça qu’on puisse avoir tout de suite une rétroaction après l’activité. Je trouve ça rassurant, je trouve qu’on est bien pris en charge et que l’accueil est très adéquat. Je me sens beaucoup plus encadrée pour mon parcours. »

Élizabeth a commencé à travailler au CIUSSS en mai 2020 en tant qu’aide de service, ce qui l’a motivé à poursuivre ses études en sciences infirmières.

« J’aime beaucoup le contact avec le patient. Je trouve qu’il y a aussi une stimulation intellectuelle qu’on peut avoir avec les liens cliniques qu’on peut faire et les contacts avec divers professionnels de la sante. »

Elle a déjà son plan de carrière en tête.

« Depuis mon entrée au bac, j’aime beaucoup l’action. J’aimerais aller aux soins intensifs pour mon CEPI et éventuellement comme infirmière. »