De futurs chiropraticiens au service des résidents de l’OMHTR

SANTÉ. «Ça va être un bon docteur je peux vous le dire.» Avant les soins de la future chiropraticienne Karina Patenaude cet été, Mme Duval avait une vertèbre qui l’empêchait de bouger son bras. La résidente de l’Office municipal d’habitation de Trois-Rivières (OMHTR), qui ne pouvait s’offrir ces traitements, a vu sa qualité de vie grandement améliorée grâce aux services gratuits offerts à la clinique communautaire de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).

Les étudiants au doctorat de premier cycle en chiropratique offraient déjà leurs services à la clinique de l’université dans le cadre de leur cheminement scolaire, mais c’est sur une base complètement volontaire qu’ils peuvent aussi se joindre à la clinique communautaire à même l’OMHTR.

«La clientèle est différente. Nous avons vu des patients plus âgés, avec des conditions plus chroniques, plusieurs médicaments, des suivis et des antécédents particuliers», raconte l’une des instigatrices, l’étudiante Karina Patenaude. «C’est plus complexe que les patients qu’on peut voir à la clinique de l’université. Ça me permet de voir la différence entre les deux et d’approfondir mes connaissances.»

Un an après l’ouverture d’une clinique communautaire située dans un appartement converti de l’OMHTR, l’UQTR bonifie ainsi son offre de service avec l’ajout de traitements en chiropratique. Ces services sont offerts gratuitement aux résidents, qui bénéficient déjà de l’expertise des étudiants et professeurs en podiatrie et en kinésiologie.

Dans un projet-pilote mené de mai à juillet, six professeurs du Département de chiropratique ont supervisé le travail de cinq étudiants dans plus de 130 traitements visant à améliorer la condition d’une trentaine de patients. Ils ont reçu une centaine d’appels pour des demandes de soins, ce qui démontre le besoin criant pour ce genre de services.

«Pas moins de 85 % des patients rencontrés lors du projet-pilote souffraient de conditions chroniques multiples et 75 % d’entre eux ont noté une grande amélioration de leur état de santé après quelques traitements seulement. (…) C’est très formateur, mais aussi très valorisant, car ils ont le sentiment de faire une différence dans la vie de ces gens», souligne de son côté Dre Caroline Poulin, chiropraticienne et professeure au Département de chiropratique. «Il y a des gens dans le besoin dans d’autres pays, mais aussi de l’autre côté de la rue. Ça faisait longtemps qu’on souhaitait faire ça.»

«Les résidents sont très reconnaissants, poursuit Karina Patenaude, surtout quand ils voient que nos soins commencent à les soulager et qu’ils leur offrent une qualité de vie meilleure. Des gens en ont pleuré dans les salles, on a eu des témoignages incroyables. Les gens nous faisaient part de leur reconnaissance envers le temps qu’on pouvait leur offrir».

Dès le 4 octobre, les étudiants et professeurs seront présents à la clinique communautaire à raison d’une demi-journée par semaine afin de procéder à l’évaluation de la condition physique et au traitement des résidents de l’OMHTR qui en feront la demande.

«Les bénéfices pour les résidents sont immenses», se réjouit de son côté Robert De Nobile, président du conseil d’administration de l’OMHTR. «Résoudre des problèmes de santé permet, par un effet de chaîne et un mieux-être général, de résoudre bien d’autres maux. La clinique communautaire de l’UQTR s’inscrit parfaitement, en cela, dans notre vision du développement social.»