Dans les entrailles du nouveau réservoir Saint-Jean
Le chantier de réfection et de modernisation du réservoir Saint-Jean est bientôt terminé. L’Hebdo a eu accès aux nouvelles installations.
Réalisé au coût de 77 M$, le projet de modernisation du réservoir Saint-Jean visait à stabiliser la pression de distribution dans ce secteur, relier différents puits à la réserve principale, assurer un mélange avec l’eau provenant de l’usine de filtration et sécuriser l’approvisionnement en eau potable.
« L’ancienne station de distribution était devenue désuète. On n’avait pas le choix de moderniser les installations. On pouvait traiter 7 millions de litres d’eau par jour. Dorénavant, on pourra traiter jusqu’à 20 millions de litres par jour. On a donc la capacité de tripler le traitement, mais ça ne se fera pas demain matin. Le projet est dédié pour les 40 prochaines années et prend en considération le potentiel développement domiciliaire et industriel », explique Bryan Rousseau, technicien en gestion de projets à la Ville de Trois-Rivières.
Le réservoir a également été raccordé au reste du réseau de la Ville puisque l’eau y sera maintenant traitée à la chloramine comme c’était déjà le cas dans le reste de la ville, sauf pour le réservoir de Saint-Louis-de-France.
Le gros défi du chantier aura été d’effectuer les travaux tout en s’assurant que les citoyens du secteur Trois-Rivières Ouest, qui sont desservis par le réservoir Saint-Jean, aient encore de l’eau potable.
« Même si c’est un gros chantier, il faut continuer de distribuer l’eau aux citoyens. Ça prend une excellente communication avec les autres départements de la Ville et l’équipe de construction pour que ce soit le cas. Par exemple, il fallait faire des travaux dans les cellules d’eau potable, mais pour ce faire, il faut les vider complètement. On doit toutefois garder un volume pour la protection incendie et la distribution chez les citoyens. Donc on s’assurait de donner une seule cellule à la fois à l’entrepreneur pour que les quatre autres cellules puissent rester en eau. Il était essentiel qu’il y ait un volume d’eau adéquat en tout temps », détaille M. Rousseau.
Un système plus fiable
La résilience du système a d’ailleurs été au cœur du projet.
« Quand on parle d’eau potable, il faut s’assurer du service aux citoyens en tout temps, souligne M. Rousseau. L’un des meilleurs moyens pour y arriver est de doubler les équipements. Comme ça, si on a un pépin ou une défaillance sur un équipement, l’autre prend la relève et fait en sorte qu’on est capable de continuer à distribuer l’eau aux citoyens. »
D’ailleurs, il a fallu effectuer un forage sous l’autoroute 40 pour ajouter une seconde ligne souterraine afin que le réservoir Saint-Jean puisse alimenter le parc industriel 40-55. « Il y a eu beaucoup de prévention autour de ce forage, surtout qu’on l’effectuait après qu’il y ait eu l’affaissement de l’autoroute 20. On était en lien avec le ministère des Transports (MTQ), la Sûreté du Québec, la Police de Trois-Rivières et les services d’urgence pour éviter une catastrophe éventuelle, raconte Bryan Rousseau. Dans les cas comme ça, on s’assoit avec le MTQ et l’entrepreneur pour trouver une méthode de forage qui convienne à tout le monde. L’important, c’est de s’assurer de ne pas trop enlever de matière afin d’éviter les risques d’affaissement. »
L’usine de traitement de fer et de manganèse compte 12 filtres au sable vert. (Photo Marie-Eve Alarie)
Une nouvelle usine de traitement d’eau
Le chantier s’est réparti en une vingtaine de sites, les deux principaux ayant été le réservoir Saint-Jean et la nouvelle usine de traitement de fer et de manganèse, située dans le secteur de l’aéroport de Trois-Rivières.
« Cette usine est dédiée à retirer le fer et le manganèse de l’eau provenant de la nappe phréatique avant de la distribuer. Avant, le traitement était fait à chacun des huit puits artésiens. On vient donc centraliser ce traitement à la nouvelle usine. Le traitement qui y est fait est aussi plus à jour », précise le technicien en gestion de projets à la Ville de Trois-Rivières.
Ainsi, l’eau provenant des puits artésiens passe à travers un filtre de sable vert. Lorsque le filtre est nettoyé, le résidu des boues de fer et de manganèse est décanté. Des produits chimiques sont ajoutés à l’eau avant de l’envoyer dans les conduites.
Les prochaines semaines
Le chantier est très avancé du côté des infrastructures. Il reste surtout à procéder à la mise en service de l’équipement et du traitement au réservoir Saint-Jean. C’est un processus qui s’échelonnera sur plusieurs mois afin de s’assurer de la qualité de l’eau et que tout fonctionne adéquatement.