Critères du Fonds de diversification: des modifications annoncées ce printemps

ÉCONOMIE. TC Media a appris que sur les 201 projets déposés au Fonds de diversification économique de la Mauricie/Centre-du-Québec depuis sa création en 2012 jusqu’au 31 décembre 2014, seulement neuf projets ont été rejetés.

De ces neuf projets rejetés, trois ont été transférés vers un autre programme gouvernemental, deux projets étaient non admissibles aux critères du Fonds, deux autres projets présentaient un montage financier incomplet et deux autres faisaient partie d’un secteur non admissible au Fonds de diversification.

«On n’a pas refusé beaucoup de projets déposés au Fonds de diversification économique», fait remarquer Jean-Denis Girard, ministre délégué aux Petites et Moyennes Entreprises, à l’Allègement réglementaire et au Développement économique régional, ministre responsable de la région de la Mauricie et député de Trois-Rivières.

«J’ai eu l’occasion de faire une tournée du Québec pour prendre connaissance des autres fonds disponibles, comme à Asbestos et en Gaspésie. En général, les gens sont jaloux de notre fonds de diversification parce que c’est à peu près le plus flexible du Québec, comparativement aux autres programmes existant», affirme M. Girard.

Le Fonds de diversification régional n’est pas exempt de défauts et c’est pour cette raison que le gouvernement procèdera à des annonces, bientôt, pour apporter quelques modifications aux critères du fonds.

«On n’en changera pas la structure, mais on y apportera du raffinement. Je pense que l’un des défauts du fonds, c’est la perception qu’on peut en avoir, parce qu’on a tendance à penser que le fonds est une fin en soi. C’est plutôt un outil parmi d’autres. Le fonds est là pour donner un coup de main quand une entreprise a un projet, mais qu’il manque 15 ou 20% du budget à attacher, par exemple», souligne-t-il.

«Je me souviens d’un cas en particulier de quelqu’un qui disait que son projet avait été rejeté, mais personne, au Fonds, n’avait entendu parler de ce projet. Après vérifications, on s’est rendu compte que la personne n’avait pas déposé son projet, car il avait discuté avec une autre personne qui lui avait répondu que le projet ne cadrait pas dans les normes et donc, la personne n’avait pas poussé plus loin son projet. Il aurait fallu le déposer. Si ça ne cadrait pas avec les critères du Fonds, nous aurions pu le référer à un autre programme», ajoute M. Girard.

Jean-Guy Dubois ne perd pas espoir

Le maire de la Ville de Bécancour s’est récemment fait questionner à propos du Fonds de diversification économique de 200M$. Jean-Guy Dubois a eu de bons mots sur l’idée, mais était plus critique sur la forme.

Il a indiqué que le Fonds était un concept parfait pour réparer les conséquences de la fermeture de la centrale nucléaire Gentilly-2. Avec le recul, M. Dubois déplore le fait que Gentilly et la Ville de Bécancour n’aient reçu aucun traitement de faveur.

«C’est ici qu’était la centrale et il n’y a eu aucun élément qui nous a favorisé. On a été considéré au même titre que tous les autres et à ce chapitre, je me serais attendu à plus.»

Comme il l’a déjà mentionné, le maire stipule que le principal problème réside dans les critères de sélection des projets, qui «ne sont pas adaptés à la région de Bécancour en terme structurel».

«Amenez-moi des projets»

«S’il y a plus d’annonces sur la rive nord, c’est parce que des entrepreneurs déposent des projets. Amenez-moi des projets, même s’ils ne semblent pas conformes!» lance Jean-Denis Girard.

«Là, on a un ou deux projets qui proviennent de Bécancour et des environs, mais ce n’est pas au gouvernement de déposer des projets: c’est aux entrepreneurs de le faire. Les entrepreneurs de Victoriaville et de Drummondville ont sauté sur l’occasion lors de la création du Fonds de diversification économique de la Mauricie/Centre-du-Québec. Ça prend des projets!»

Il cite notamment quelques projets réalisés sur la rive-sud qui n’auraient pas nécessairement été conformes quant au montant de base du projet. «On dit souvent que le projet doit être de 100 000$, mais Acier Marquis, à Saint-Célestin, a déposé un projet de 73 000$ et a obtenu une aide de 31 000$. Le projet était intéressant et structurant, donc le Fonds s’est montré flexible», indique Jean-Denis Girard.

«Si un entrepreneur veut faire un projet, ça ne doit pas être pour le fonds, mais plutôt pour l’évolution de son entreprise. (…) Il faut changer notre façon de travailler, travailler en partenariat et développer une synergie entre le gouvernement, les intervenants locaux et les entrepreneurs», conclut-il.

(En collaboration avec Joanie Mailhot)