Cooke : des horaires de travail sèment la grogne

TROIS-RIVIÈRES. À la suite des événements survenus au Centre d’hébergement Cooke en juillet 2015, la direction du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ) s’apprête à mettre en place des mesures pour prévenir les chutes. Le plan d’action est cependant bien loin de faire l’unanimité.

Selon des représentants syndicaux, les mesures seraient effectives à compter du 14 mars. On prévoit, entre autres, modifier les heures de repas du personnel afin que moins de gens mangent en même temps. Ce faisant, il y aura plus d’intervenants disponibles à la fois.

«Il y a une préoccupation pour que quelqu’un soit là s’il y a une chute. Oui, on est d’accord avec ça. Mais en changeant les heures de repas et les heures de travail, ça ne fonctionne pas. Les résidents vont manquer de soins à des endroits», indique Rosaire Hamelin, président de la FTQ au CIUSSS MCQ.

«Par exemple, la personne qui commence à travailler à 14h a son heure de pause tout juste avant l’installation des résidents pour le repas, ajoute M. Hamelin. Comment on va faire pour installer les résidents si la personne n’est plus là? On ne peut pas les installer deux heures à l’avance non plus. Ce sont de petits détails comme celui-là dont on aurait voulu discuter. Mais on n’a pas pu discuter alors qu’on devait travailler en équipe. On nous a imposé un plan le 26 février.»

Ce sont 15 personnes travaillant de soir au Centre d’hébergement Cooke qui seront affectées par ces changements. Les préposés aux bénéficiaires ne sont pas en accord avec l’horaire des pauses et des heures de repas.

«L’heure du souper pour le premier préposé commence à 15h45. Le troisième préposé, lui, va souper à 19h45. C’est hors norme. Ça prend des pauses égales et une heure de repas où on peut se reposer, sortir du département pour pouvoir relaxer. C’est la priorité présentement», explique Marny Lessard, représentante syndicale pour le CIUSSS MCQ et préposée aux bénéficiaires qui a travaillé pendant 18 ans à la résidence Cooke.

«On a proposé des choses comme avoir une équipe volante, mais on nous a dit non, poursuit Mme Lessard. On manque de personnel et on essaie d’implanter ça. Ça ne fonctionnera pas. C’est fâchant.»

Cette dernière n’exclut pas la possibilité que des moyens de pression soient mis de l’avant pour exprimer le désaccord des travailleurs syndiqués dans ce dossier.

Rappel des événements

Après ce qui s’est produit en juillet, la direction du CIUSSS MCQ a formé un comité pour trouver des solutions. Quatre rencontres ont eu lieu : deux en septembre, une en octobre et une le 26 février.

Rappelons qu’en juillet 2015, des images filmées à partir du téléphone cellulaire de Johanne Panneton, la fille d’une résidente en visite à la résidence, et diffusée sur les réseaux sociaux ont rapidement enflammé la communauté. Aucun préposé ne semblait présent à l’étage alors que deux patients avaient chuté. Ils sont restés dans cette situation de détresse durant deux minutes et trente secondes, minimum.

Un rapport d’enquête a présenté une liste de recommandations quant aux améliorations et rectifications pertinentes à apporter pour éviter que cela ne se reproduise.

Parmi les 13 recommandations, on proposait de modifier les horaires de repas des intervenants pour qu’il y ait plus d’intervenants disponibles à la fois. Au moment des faits, trois des six intervenants (pour 39 patients) étaient partis prendre leur repas. Une autre recommandation consistait à recourir à des rideaux d’intimité.