Construction Mont Ste-Adèle accuse la CCQ d’harcèlement

Les dirigeants de Construction Mont Ste-Adèle en ont lourd sur le cœur contre la Commission de la construction du Québec (CCQ).

Construction Mont Ste-Adèle reproche à la CCQ d’harceler les travailleurs de l’entreprise en les intimidant et en procédant à des vérifications à répétition.

L’entreprise est d’ailleurs en train de rédiger une plainte afin d’intenter une action en cour pour quatre millions $. Le tout devrait être déposé au tribunal en février et appuyé par des preuves vidéo filmées à l’aide de caméras cachées.

«On cache des mini-caméras dans des lunettes, des montres et des porte-clés. C’est que si on ne filme pas, on ne peut pas avoir de preuve ni gagner notre cause», souligne François Veillette, promoteur.

La cause sera portée en cours par l’avocate montréalaise Martine Brodeur.

«Il m’a agrippé et plaqué au sol»

Les travailleurs de Construction Mont Ste-Adèle ont défrayé la manchette au cours des derniers jours lorsqu’ils ont été pris dans une mêlée avec la CCQ. Au moins trois travailleurs ont d’ailleurs été arrêtés pour entrave au travail des policiers.

Michel Lamy, responsable de la sécurité sur les chantiers du boulevard Thibeau, a été plaqué au sol par un policier.

«Tous ceux qui se déplacent sur le chantier doivent porter un casque pour se protéger. C’est mon travail de m’en assurer. Quand les inspecteurs sont arrivés avec la police, j’ai eu le malheur de dire à un policier de mettre un casque pour sa sécurité. Il m’a répondu que je n’avais pas à leur dire quoi faire sur le chantier. Je suis reparti chercher un téléphone pour avertir la CSST pour qu’elle puisse dépêcher quelqu’un pour avoir des preuves. Le policier m’a suivi et, à un moment, il m’a agrippé et plaqué au sol. Je ne l’avais pas bousculé», raconte M. Lamy.

Un travailleur a pu filmer la scène avec son téléphone intelligent. La bande vidéo a été présentée aux médias ce matin.

Du jamais vu

Il ne s’agit pas du premier remue-ménage de Construction Mont Ste-Adèle avec la Commission de la construction du Québec. La «guerre» entre les deux organisations aurait débuté en 2001, d’après François Veillette.

«Les inspecteurs de l’escouade tactique de la CCQ pouvaient passer trois fois par jour sur le chantier pour demander aux travailleurs de lui montrer leur carte. Ça gèle le chantier pendant ce temps-là! Je ne comprends pas pourquoi on nous harcèle. Mon entreprise n’a pas eu de ticket avec la CCQ et tout le monde est en règle. Aucun autre contracteur n’a à subir le même traitement que nous, mais ils ne commenteront pas. Les gens ont peur des représailles de la CCQ», explique-t-il.

«Je suis le plus vieux sur le chantier. J’ai 67 ans. Ça fait longtemps que je travaille sur des chantiers et c’est la première fois que je vois une telle situation avec la CCQ», conclut Michel Lamy.