Conservatoire en péril
Alors que les rumeurs de fermeture de plusieurs conservatoires de musique en région s’intensifient, les étudiants de celui de Trois-Rivières se mobilisent afin de garder leur institution ouverte.
Même s’il circule plus de mots négatifs que positifs autour de l’avenir du Conservatoire de musique, Guillaume Veillet, vice-président de l’association étudiante du Conservatoire, voit la situation d’un bon œil.
«Ça a créé un élan de solidarité chez tous les élèves qui sont super motivés. C’est impensable qu’on enlève ça dans notre région. Au niveau collégial, il n’y a pas d’autres institutions du genre dans la région. Je pense que c’est loin d’être fini.»
«Je pense que les arts et la culture à Trois-Rivières ont besoin du Conservatoire pour continuer comme ils le font actuellement. Prenons par exemple l’Orchestre symphonique ici qui est en progression ces dernières années. Il y a plein de choses dont on ne se rend pas nécessairement compte, mais que le Conservatoire amène et qui tomberaient s’il devait fermer», estime-t-il.
«Si on enlève les conservatoires des régions, on va une fois de plus contribuer à l’exode des jeunes. De toute façon, Montréal et Québec devraient prendre en charge quelque 400 élèves d’un coup, ça ne rentrera pas», exprime M. Veillet.
Il se désole à l’idée que certains devraient devoir revoir leurs aspirations de carrière.
«On ne se le cachera pas. Si les grands centres se retrouvent avec des élèves de plus, ils devront faire une sélection super stricte. Si c’est le cas, il y en a qui seront obligés de changer de carrière et d’arrêter carrément leurs études en musique. Cinq conservatoires qui fermeraient en même temps, d’un coup, c’est un peu comme une usine qui ferme : ce n’est pas tout le monde qui se trouve un nouvel emploi. C’est un peu la même chose pour les études ici, ce n’est pas tout le monde qui réussirait à se trouver une place.»
Oreille attentive au conseil de ville
Pendant ce temps, le conseiller municipal du district Marie-de-l’Incarnation, Jean-François Aubin assure être sensible au sort du Conservatoire et de ses étudiants.
«C’est désolant à deux niveaux : d’abord, parce qu’on se dit ville de culture et si on perd une institution comme ça, on ne pourra plus se dire longtemps qu’on est une ville de culture; ensuite, on doit trouver une solution, car on a encore l’impression de recevoir une mauvaise nouvelle pour notre région et on a le sentiment ces temps-ci qu’il n’y a que nous qui y goûte. Il faut réagir et ne pas rester à rien faire. Il faut dire "non"», lance-t-il.
«Mon engagement réside dans le fait que je vais amener le problème à mes collègues conseillers lors de la prochaine séance de travail pour qu’on se dise ensemble ce qu’on peut faire et que l’on voit comment on peut être une partie de ceux qui font pour que le Conservatoire soit maintenu et éviter sa fermeture. Mais bien sûr, on ne pourra tout faire seuls.»
Les étudiants ont manifesté musicalement de façon pacifique devant l’Hôtel de Ville vendredi dernier, afin de sensibiliser la population à leur cause. Une idée qui a été bien perçue par les nombreux curieux qui se sont arrêtés et qui ont chaleureusement applaudit la prestation des jeunes artistes.
Par ailleurs, les intéressés peuvent signer une pétition en accédant à la page Facebook officielle du Conservatoire de Trois-Rivières.