Cochon miniature : la Ville maintient sa décision, mais songe à tolérer Bacon

MICROCOCHONS. Les beaux yeux de Bacon, un cochon miniature, n’ont peut-être pas encore réussi à convaincre les élus municipaux de la Ville de Trois-Rivières de modifier la règlementation sur la garde d’animaux, mardi soir, mais le maire Lévesque a indiqué «ne pas fermer la porte» à le tolérer. L’heureuse propriétaire de ce compagnon à quatre pattes, Catherine Richard-Daigneault, espère bien éviter de s’en départir.

À la simple pensée de cette éventualité, son coeur se brise. Prête à tout pour garder son cochon miniature, la Trifluvienne s’est donc déplacée à la séance du conseil municipal, mardi, pour interpeler les élus sur cette situation qu’elle estime «très injuste».

Le 16 août dernier, la Trifluvienne a reçu un ordre de la Société protectrice des animaux de la Mauricie de se départir de son compagnon d’ici le 1er septembre à la suite d’une plainte du voisinage.

Le règlement de la Ville de Trois-Rivières stipule qu’«un animal de ferme» ne peut être autorisé qu’à l’intérieur d’une zone agricole. Or, Catherine Richard-Daigneault habite dans un secteur résidentiel.

La règlementation à ce sujet n’est pas claire, a souligné cette dernière aux personnes réunies dans la salle de l’hôtel de ville. «Bacon n’est pas un cochon de ferme, mais bel et bien une nouvelle race d’animal de compagnie. Il vit à l’intérieur, tout comme un chien ou un chat. Il ne sert pas non plus à des fins d’alimentation ou de reproduction. Il ne répond pas à la définition d’un animal de ferme. Ce n’est donc pas interdit!», a-t-elle plaidé.

D’ailleurs, devant ce «flou» dans la règlementation, plusieurs villes au Québec tolèrent cet animal domestique sur leur territoire. Elle cite entre autres Montréal, Québec et Drummondville. Et lorsque ces villes enregistrent des plaintes en lien avec un cochon miniature, le propriétaire doit verser une amende, et non s’en débarrasser, a-t-elle exposé.

À son tour, la Trifluvienne demande à obtenir une dérogation afin d’éviter de devoir se départir de Bacon. «Les Villes vont devoir s’adapter», a indiqué celle qui estime qu’il y a plus d’une vingtaine de propriétaires de microcochons sur le territoire trifluvien.

Malgré son plaidoyer, le maire Yves Lévesque a décidé de maintenir en place le règlement. Du moins, pour l’instant. «Je crois que tout le monde ici est favorable à votre cause. Même moi, mon cœur vous dit oui, mais ma raison dit non», a-t-il admis. C’est comme la saga entourant les poules urbaines. La journée qu’on ouvre la porte, on trace la ligne où ? C’est triste, mais vous ne seriez pas ici si vous n’aviez pas reçu une plainte.»

Une plainte qui a été faite en raison de l’inconfort du plaignant, a soutenu Catherine, et non en lien avec du bruit ou des odeurs.

Même s’il maintient sa décision, le maire semblait déchiré. Il lui a répondu qu’il ne lui disait pas non pour toujours. «Vous le dites, ce n’est pas interdit!», lui a-t-il lancé.

À sa sortie, Catherine Richard-Daigneault a mentionné être satisfaite de l’ouverture reçue. «Je suis contente qu’on m’ait écoutée, ce qui m’a permis de faire valoir mon point. Ce n’est ni un oui ni un non», a-t-elle souligné avec soulagement. Elle espère réussir à obtenir une réponse favorable des élus.

De nombreux appuis

Au moment d’écrire ces lignes, la pétition lancée par Catherine Richard-Daigneault sur le site web Change.org afin de faire reconnaitre les microcochons comme des animaux domestiques à part entière a récolté 3 151 signatures.

C’est sans compter tous les appuis de son voisinage proche qu’elle a pu obtenir en effectuant du porte-à-porte dans son secteur. «Ils se sont montrés très ouverts à Bacon et ils m’appuient dans mes démarches. On va continuer», a-t-elle déclaré.

Le 1er septembre est passé et Bacon se trouve toujours avec elle à la maison. La Trifluvienne n’a pas reçu d’autres avis de la SPA.