CLSC menacés : la CSN dit non à la privatisation des ressources

SANTÉ. Une centaine de manifestants ont descendu dans les rues du centre-ville de Trois-Rivières, jeudi midi. Après deux ans de réforme, ces professionnels membres de la Fédération de la Santé et des services sociaux, affiliée à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), sont loin d’avoir digéré la restructuration du système de santé menée par le gouvernement Couillard.

La privatisation du réseau de la santé et des services sociaux soulève de nombreuses craintes chez les membres de la CSN. Ils dénoncent un «drainage» des ressources professionnelles des CLSC vers les Groupes de médecine familiale (GMF) au détriment de la population vulnérable.

«Chaque jour, des gens en situation de crises se présentent dans une clinique sans rendez-vous pour avoir accès à des services. Le gouvernement a quant à lui décidé de transférer les professionnels qui y travaillent vers le privé. Nous n’avons aucune certitude que la clientèle pourra poursuivre son suivi si elle n’est pas inscrite auprès d’un médecin de famille», s’est indignée la vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux, Mélissa Gaouette.

Cette dernière s’inquiète d’autant plus sachant qu’une grande proportion des Trifluviens est toujours «orphelin». Selon les données du Ministère de la Santé et des Services sociaux, ce sont 41 600 Trifluviens, soit 40 % de la population, qui ne sont pas jumelés à un médecin de famille.

Le président de la CSN, Paul Laverge, a exigé un moratoire sur les transferts de ressources professionnelles, ce midi, devant les bureaux du député libéral de Trois-Rivières, Jean-Denis Girard.

Rappelons que le 25 avril dernier, le ministre de la Santé Gaétan Barrette a annoncé la création d’une cinquantaine de super-cliniques d’ici 2018, dont six pourraient voir le jour en Mauricie.