Circonscription de Trois-Rivières : le débat en quatre points
DÉBAT. Le ton n’a pas tardé à monter entre les quatre candidats de la circonscription de Trois-Rivières lors d’un débat présenté par Radio-Canada. Si le dossier de la pyrrhotite a donné lieu à des échanges musclés, particulièrement dirigé vers le député sortant, Robert Aubin, la question du niqab a elle aussi soulevé les passions durant les querelles des politiciens.
Le néo-démocrate Robert Aubin, le libéral Yvon Boivin, le conservateur Dominic Therrien et le bloquiste André Valois se sont livré bataille, ce soir, dans un débat diffusé à la télévision et en ligne sur Radio-Canada Mauricie-Centre-du-Québec.
L’économie, la pyrrhotite, l’immigration et l’environnement ont animé la joute entre les candidats, supervisé par Jean-Philippe Nadeau. L’invité de la soirée est sans surprise le niqab, qui alimente la campagne électorale depuis quelques semaines.
Peu importe le sujet ou la question, les flèches volaient toutes dans la même direction : celle du député sortant de Trois-Rivières.
Voici les grands points du débat :
L’économie
André Valois souhaite que Trois-Rivières tire profit de sa position géographique avantageuse. «Nous avons la chance d’être au centre du Québec ou les transports sont primordiaux, alors qu’on développe le transport aérien, fluvial et ferroviaire».
Le libéral Yvon Boivin veut faire rayonner Trois-Rivières à l’échelle internationale «Je veux faire reconnaître Trois-Rivières comme la deuxième ville historique francophone du Canada. En plus d’apporter des investissements du fédéral, cela permettrait d’attirer les touristes dans la région».
Dominic Therrien estime quant à lui être le seul candidat à avoir proposé des mesures concrètes. Il en a d’ailleurs profité pour déclencher les hostilités face à Robert Aubin. «Ce n’est pas compliqué, en deux mois de campagne, j’en ai fait beaucoup plus dans cette innovation-là que l’actuel député en 4 ans». Le néo-démocrate mise sa stratégie sur le développement des petites et moyennes entreprises, affirmant que Trois-Rivières possède plusieurs entreprises florissantes.
La pyrrhotite
Il s’agit d’un véritable fléau qui touche de nombreuses maisons trifluviennes. Malheureusement, le fonds d’aide aux victimes est à sec. Robert Aubin a justement reproché aux conservateurs de n’avoir rien fait jusqu’à présent. «Tom Muclair est le seul chef à s’être prononcé en disant que le fédéral avait une part des responsabilités et devait faire partie de la solution».
Le conservateur reproche également l’inactivité de M. Aubin. «Je suis le seul avec une formation d’avocat et qui est en mesure de changer les choses».
Le libéral Yvon Boivin a répliqué au néo-démocrate : «M. Aubin, nous avons un point en commun, le numéro 30. Je n’étais pas élu et je suis allé chercher 30 millions $ auprès du gouvernement pour réparer 400 maisons. Vous, vous avez pris 30 000 $ pour l’envoyer à des bureaux satellites qui n’ont pas servi à Trois-Rivières».
Quant à M. Valois, il estime que le dossier est trop désastreux pour en faire une question partisane.
L’immigration :
Avec la crise migratoire qui frappe la planète, la question de la sécurité s’est inévitablement immiscée dans le débat sur l’immigration. M. Aubin reproche au premier ministre d’avoir annulé 280 000 demandes d’immigration au Canada au cours des dernières années au nom de la sécurité des Canadiens. Yvon Boivin va dans le même sens en disant «il faut assouplir les règles dans un contexte de crise humanitaire».
Concernant le niqab, il est clair, selon Dominic Therrien qu’«une personne qui veut entrer dans la grande famille canadienne doit prêter serment à visage découvert». André Valois s’accorde avec son homologue sur cette question.
L’environnement :
Le projet de l’Oléoduc Énergie Est de Transcanada qui traversera le pays a donné lieu à quelques accrochages durant la soirée. Pour André Valois, il ne fait aucun doute que le projet est inacceptable : «On n’en a pas besoin de ce pétrole-là. Tout ce que cela va amener, ce sont des risques», a-t-il dénoncé.
Si pour Dominic Therrien, le Canada ne peut pas passer à côté de cette opportunité de développement. Les deux autres candidats ont des avis mitigés. «Il n’y aura pas de projet d’oléoduc s’il n’y a pas acceptabilité sociale et il n’y aura pas d’acceptabilité sociale s’il n’y a pas d’études environnementales dignes de ce nom», a martelé le néo-démocrate.
En plus de faire l’’objet d’une évaluation, il faut également que le pipeline soit sécuritaire et respectueux de l’environnement selon Yvon Boivin.