Elle cherche une solution aux fausses couches

SCIENCE. Doctorante en biologie cellulaire et moléculaire à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), Jovane Hamelin Morissette tente de trouver une solution pour empêcher les avortements spontanés, communément appelés fausses couches. 

Elle essaie de comprendre ce qui se passe lors de la perte embryonnaire précoce en étudiant l’interaction entre le système immunitaire de la femme et le fœtus.

«Il est très difficile de trouver la cause exacte d’une fausse couche parce qu’on ne peut évidemment pas analyser une partie du système reproducteur de la femme pendant la grossesse. Parfois, ça peut être causé par une malformation de l’utérus ou des déficiences hormonales. Mais dans environ la moitié des cas, on ne sait pas ce qui est en cause», indique Jovane.

Toutefois, les études sur le sujet démontrent que le système immunitaire de la mère est suractivé lorsqu’elle fait une fausse couche.

«Il y a plus d’inflammation dans son sang et c’est la même chose chez les animaux avec lesquels on a fait des tests, remarque Jovane. On a besoin d’une réaction inflammatoire pour avoir une grossesse. C’est une réaction normale au tout début de la grossesse, mais dans le cas d’une fausse couche, on a remarqué que ça perdure. Cela a un lien direct avec le système immunitaire de la femme.»

C’est pourquoi la chercheuse veut comprendre comment les cellules du système immunitaire de la femme agissent dans le cas d’une fausse couche. Elle se concentre sur certaines cellules en particulier, soit celles qui sont abondantes autour du bébé.

«J’ai observé une molécule présente dans le corps humain pour combattre l’inflammation, mentionne-t-elle. Je vais faire des tests pour voir si l’utilisation de cette molécule pourrait renverser l’effet inflammatoire et permettre à l’embryon de se développer normalement.»

Pour ce faire, Jovane Hamelin Morissette utilisera une souris. Elle causera une infection qui normalement ferait faire une fausse couche à la souris. Elle pourra ensuite voir si l’injection de la molécule permettra de sauver les bébés de la souris.

«Si les résultats s’avèrent concluants, ça pourra être une piste intéressante à approfondir chez l’humain. Ça serait peut-être le début d’une solution, soutient Jovane. Par exemple, ça pourrait mener à la création d’un médicament qui agirait comme un anti-inflammatoire et qui permettrait d’empêcher plus de fausses couches.»

Cette dernière travaille sur ce projet depuis environ quatre ans et demi et prévoit terminer son doctorat d’ici la fin de l’année.