Charles Olivier veut sa chance au Bloc

Le président du forum jeunesse du Bloc Québécois de la Mauricie (FJBQ Mauricie) souhaite redonner la circonscription fédérale trifluvienne au Bloc Québécois en 2015 et songe «sérieusement» à offrir sa candidature à la population.

Natif de Trois-Rivières et étudiant en Droit à l’université Laval, Charles Olivier confirme avoir entamé des discussions avec l’exécutif du Bloc Québécois de Trois-Rivières, toutefois il a conscience que rien n’est joué d’avance en sa faveur.

«Pour le clan Olivier, Trois-Rivières est bien plus qu’une ville, c’est l’histoire de ma famille. Notre famille a participé activement à la construction ainsi qu’à la rentabilité des Forges du St-Maurice au tout début de la colonie. Ayant pris part à de nombreux débats collectifs, j’ai établi et entretenu des solides rapports avec les gens du coin. Assumer un rôle de représentation politique au service des citoyens de Trois-Rivières constitue un immense privilège à mes yeux. Le choix ou non de me porter candidat pour ce prochain rendez-vous électoral sera conditionnel à deux facteurs. En premier lieu, une réflexion de conciliation travail-étude doit s’amorcer dans mon cas pour assurer la pérennité de ma formation en Droit. Il y a certains détails dont je dois m’assurer avant de me lancer. En deuxième lieu, le Bloc Québécois s’articule autour des valeurs démocratiques à l’intérieur desquelles les membres prennent part au processus de désignation du candidat ce qui ne me cautionne aucune garantie miracle», a fait valoir le principal intéressé.

En plus d’assurer un certain leadership régional parmi différentes instances, le jeune homme de 20 ans a souscrit à un cheminement professionnel exclusif en tant qu’attaché politique d’Alexis Deschênes, candidat défait pour le Parti Québécois. De surcroît, il a exercé la fonction de conseiller politique junior auprès de Djemila Benhabib et il occupe actuellement un poste de représentant de la Mauricie auprès de Génération Nationale.

«Constatant l’impasse dans lequel est plongé le mouvement souverainiste au Québec et consulté sur la suite des choses pour le Parti Québécois», Charles Olivier dit s’inspirer de son ami Léo Bureau-Blouin, ancien député provincial de la circonscription Laval-des-Rapides et candidat à la présidence du Comité national des jeunes du Parti Québécois (CNJPQ).

«Je partage une bonne part de sa réflexion. Il faut actualiser le discours indépendantiste. Il faut être capable, premièrement, de parler ouvertement de souveraineté. Dans mon cas, la flamme souverainiste ne s’éteindra pas de sitôt. En regard au droit, j’observe attentivement l’actualité disponible sur la scène internationale notamment vis-à-vis l’Écosse et la Catalogne. Il faut du temps, de l’énergie et de la pédagogie pour avancer un projet d’une aussi grande ampleur un peu à l’image de la stratégie employée par le premier ministre écossais Alex Salmond», a souligné le président du Forum Jeunesse de la Mauricie.

Reconnaissant un contexte singulièrement délicat à Trois-Rivières et touchée par une économie au ralentit, celui qui manifeste un intérêt pour une candidature bloquiste assure ne pas se laisser impressionner par la taille du défi.

«Pour l’instant, je concentre mes efforts sur le recrutement des membres ainsi qu’à la rédaction d’une plateforme relevant une variété d’idées au bénéfice de la circonscription. Malgré un taux de chômage frôlant la barre des 10%, une caisse de l’assurance-emploi dépouillée, une crise de la pyrrhotite qui ronge certains quartiers de notre ville et l’obsession du gouvernement fédéral à subventionner l’industrie pétrolière au détriment des travailleurs forestiers, Trois-Rivières n’est pas une cause perdue pour autant. À titre de représentant régional jeune, j’estime qu’il est de mon devoir de participé à la reconstruction de mon patelin. J’estime pouvoir concrétiser cet engagement par une éventuelle candidature dans Trois-Rivières. À plus ou moins brève échéance, d’importants défis débarqueront à nos portes non seulement dans la circonscription, mais aussi nationalement», a déclaré Charles Olivier.

Suite à une course à la chefferie nettement plus serrée que prévue, la prochaine année sera consacrée à la mise en place des orientations politiques du parti en fonction des propositions adoptées par les membres lors du congrès national de Rimouski. Mario Beaulieu du Bloc Québécois hérite d’une tâche colossale.

«J’ai la conviction que M. Beaulieu instaurera un climat de travail positif. L’aile parlementaire bloquiste est dynamique et la mobilisation de nos troupes reste forte, en d’autres termes, notre équipe est soudée. Nous allons poursuivre dans cette direction. Ma confiance en Louis Plamondon, Jean-François Fortin, André Bellavance et Claude Patry est entière», a indiqué le jeune homme.

Réduite à quatre députés depuis mai 2011 et amputée d’une large part de son temps de parole dont elle disposait à la Chambre des communes, l’aile parlementaire du Bloc Québécois a dû survivre en dépit du départ des chefs Gilles Duceppe et Daniel Paillé. En revanche, le changement de camp de Claude Patry vers le Bloc a su insuffler un changement de vitesse, croit Charles Olivier.

«Dans la continuité des deux autres partis fédéralistes, le NPD a prouvé aux citoyens du Québec nonobstant qui les avaient massivement appuyés, qu’il a tout de même voté contre les intérêts supérieurs de notre nation, bafouant du revers de la main une résolution unanime de l’Assemblée Nationale contre le projet du Bas-Churchill. Par ailleurs, le gouvernement d’Ottawa n’assume pas sa compétence en matière des normes du béton, pourtant il ne se gêne pas pour contrecarrer ses champs de compétences en instaurant son propre programme de formation de la main d’œuvre, accentuant du même coup le déséquilibre fiscal. À cet égard, le Bloc Québécois devient un incontournable», a-t-il conclu.