Cégep: Raymond-Robert Tremblay en faveur d’une souplesse

ENSEIGNEMENT. Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de la Science, Yves Bolduc, a profité de sa visite au Cégep de Trois-Rivières pour annoncer la mise en oeuvre des recommandations du «Rapport Demers» sur l’offre de formation collégiale. Le directeur général du Cégep de Trois-Rivières, Robert-Raymond Tremblay, y voit beaucoup de positif.

Parmi les recommandations qui seront discutées, il y a la possibilité de remplacer graduellement la compensation financière accordée aux cégeps dont l’effectif est en baisse par un mode de financement par projets.

«Actuellement, la compensation financière accordée est de 400 000$ et elle ne peut pas être donnée indéfiniment. Nous sommes une région où le nombre d’inscriptions décline rapidement, mais ça va remonter d’ici dix ans. Chaque situation est différente selon la région. Donc au lieu d’avoir une mesure unique applicable partout, on pourrait favoriser un critère de financement par projet», souligne M. Robert-Raymond Tremblay.

Parmi les autres recommandations, on y retrouve  »Explorer le développement de nouveaux parcours de formation ».

«On veut développer plus de projets. Il existe beaucoup de projets de recherches et de développement. On pourrait, par exemple, offrir un projet de collaboration avec les usines. Disons que l’usine X ferme ses portes. On pourrait offrir aux travailleurs une formation sur mesure afin qu’ils aient les compétences manquantes pour être admis à la nouvelle usine CGI, si on prend cet exemple qui est d’actualité. C’est un peu en ce sens qu’on demande plus de souplesse», confie-t-il.

«Par cette souplesse, on espère pouvoir développer d’autres projets, tels que des projets de formation aux entreprises précises et bien ciblées de la région. On sait que certaines entreprises ont des besoins au niveau des ressources humaines ou encore sur le développement des sites Web.»

«Présentement, il y a absence de ressources pour ce qui est du développement de la formation continue. Il faut rapidement être capable de donner les formations professionnelles aux gens en exercices qui sont chômeurs ou qui se sont découragés. Voilà qui va leur permettre d’acquérir de nouvelles compétences professionnelles et de se retrouver en mesure d’occuper des emplois qui sont requis pour l’avenir économique de nos régions.»

«Il faut donc décloisonner ça! Parce que présentement, j’ai des listes d’attente de plusieurs centaines d’étudiants que je ne peux pas admettre faute de financement en formation continue.»

M. Tremblay prône aussi une latitude qui pourrait permettre aux étudiants de se développer en vue d’atteindre le marché du travail le plus rapidement possible.

«J’ai un exemple bien concret! Actuellement, quand j’admets un étudiant qui n’a pas les préalables mathématiques, il se retrouve à ne pas avoir le droit d’entrer en Génie mécanique ou Génie électrique. Je peux lui offrir un cours de mise à niveau, mais je n’ai pas le droit de l’admettre dans le programme en même temps. Le jeune fait le calcul qu’il va perdre un an et ça le démotive complètement.»

«Donnez-nous la souplesse qui va me permettre d’admettre ces étudiants-là sous la condition de la réussite de ce cours de mathématique pour la période d’un an. C’est une mesure réglementaire, donc ce n’est pas une mesure qui ne coûte pas de sou. Elle va aider à combattre la croissance démographique», ajoute-t-il.

«Il n’y a pas de compétitions entre collèges. Nous sommes tous pour la cause de l’éducation, de la qualification professionnelle et technique de nos jeunes et on veut qu’ils restent en Mauricie.»

Il est aussi question d’une souplesse qui pourrait permettre de décrocher un diplôme par cumul de formations/certificats un peu comme à l’université.

«On voudrait aussi développer des parcours par étapes. Que l’étudiant se voit octroyer sont diplômes d’études collégiales (DEC) après, par exemple, avoir complété trois certificats d’un an. Donc un étudiant pourrait suivre sa formation en bureautique, aller travailler pendant un ou deux ans, revenir en informatique, puis retourner travailler avant de revenir quelques années plus tard suivre une troisième formation», précise-t-il.

«Il obtiendrait un diplôme à chaque fois et on pourrait lui attribuer un DEC après son troisième document. C’est le genre de cheminement qu’on souhaiterait! Cette souplesse offerte se voudrait motivante pour la personne et surtout, lui donnerait le courage de poursuivre.»

«Ça fait plusieurs années que l’on demande des évolutions, dont la souplesse administrative et pédagogique, pour être capable de nous adapter au marché du travail dans nos régions. Laissez-nous la capacité de développer nos propres programmes et de réagir rapidement à des évolutions régionales parce que c’est nous qui avons l’expertise», conclut-il.