Ce qu’il faut pour traverser un océan… à la rame

CONFÉRENCE. Le 25 février, le Cégep de Trois-Rivières accueillera la rameuse Mylène Paquette dans le cadre des grandes conférences. La présentation de madame Paquette «Un coup de rame à la fois» débutera à 19h au Théâtre du cégep et sera suivie d’une période d’échange avec le public.

De passage à l’école secondaire Jean-Nicolet, dans le cadre des Journées de la persévérance scolaire, Mylène Paquette a livré un message inspirant en février dernier.

Il faut dire que ce qu’elle a fait a de quoi toucher l’imaginaire, elle qui a complété la traversée l’océan Atlantique Nord à la rame en solitaire, en novembre dernier, devenant ainsi la première femme du continent américain à réaliser l’exploit.

Il lui a fallu une bonne dose de courage, de détermination, mais aussi de persévérance pour accomplir son rêve, elle qui n’est pas du tout du type sportive.

Mylène Paquette a d’abord réussi l’exploit avec cinq Européens, en 2010, en franchissant la distance entre le Maroc et la Barbade en 58 jours. En 2011, elle a parcouru le fleuve à partir de Montréal pour se rendre aux Îles de la Madeleine, au coeur du Golfe du Saint-Laurent.

C’est par la suite qu’elle a été convaincue qu’elle était assez endurante pour faire la traversée de l’Atlantique en solitaire.

Elle a dû trouver la motivation pour suivre des cours de navigation, de météo et d’électricité, elle qui déteste ce qui se rapporte aux sciences. «Il a fallu que je me botte le derrière», a-t-elle lancé.

Plusieurs leçons sur l’océan

Sur l’océan, Mylène Paquette a aussi appris l’importance d’avoir une bonne attitude en faisant fi des éléments qu’elle ne pouvait pas contrôler, comme la météo. «Après plusieurs semaines de découragement, je me suis demandé «comment je veux aller me coucher le soir?», raconte-t-elle. C’était la seule chose que je pouvais contrôler.»

Elle a également compris l’importance de donner de ses nouvelles, ce qu’elle a fait tout au long de son voyage par le biais des réseaux sociaux. Elle a aussi saisi la nécessité de demander de l’aide en rencontrant des bateaux qui lui demandaient les conditions à sa position.

C’est lorsqu’elle a rencontré le Queen Mary 2 qui lui a lancé quelques ballots, avec à son bord peu plus de 2 000 personnes qui l’encourageaient, qu’elle a compris l’importance d’avoir du soutien.

«Ils m’ont dit combien de personnes me suivaient, combien j’avais de retweets. C’est la première fois que j’avais des chiffres, raconte-t-elle. J’ai compris que ce que je faisais était important. Ça m’a donné l’énergie pour continuer.»

La faune aquatique lui a appris l’importance d’être bien entourée. Un poisson qui se nourrissait des algues laissées sur sa coque, un oiseau qui survolait son bateau pour la protéger, des canards qui l’attendaient à son réveil et des baleines qui lui chantaient des chansons sont devenus ses «amis» de voyage.

C’est aussi en faisant une fausse manoeuvre qui a failli lui coûter la vie qu’elle a compris qu’elle était elle-même sa pire ennemie parmi tous les dangers qui la guettaient.

Encore des rêves

Même si elle a réalisé ce qui était son plus grand rêve en traversant l’Atlantique en solitaire, Mylène Paquette en a d’autres. Elle s’est lancé un autre défi qu’elle souhaite réaliser d’ici cinq ou six ans, cette fois à la voile, en faisant des courses au large.

«Il y a plein de choses qui n’ont pas encore été faites à la voile, explique-t-elle. Ce sera quelque chose d’unique : une longue distance. Je ne dévoile pas le projet, parce que je ne veux pas me mettre de pression.»

Pour cette année, elle compte s’amuser. Elle poursuivra sa tournée de conférences tout en continuant la rédaction d’un livre. «Je vais aller naviguer en France et dans les prochaines années je vais y aller plus en mode «entraînement» à la voile», souligne-t-elle.