Cabane à sucre Chez Dany : 110 000 touristes, 70 pays

TROIS-RIVIÈRES. Il a 25 ans, Dany Néron ouvrait sa cabane à sucre en milieu urbain, dans le secteur Pointe-du-Lac. La première année, il a accueilli principalement des Allemands et des Français. Maintenant, la Cabane à sucre Chez Dany reçoit annuellement 110 000 touristes provenant de 70 pays.

Originaire de Chicoutimi, M. Néron habite à Trois-Rivières depuis 30 ans. «Dans mes premières années ici, je travaillais dans une cabane à sucre à l’île d’Orléans où on a développé le tourisme de groupe. Je faisais le trajet matin et soir. J’ai fini par me tanner de faire autant de route, raconte-t-il. Et surtout, je voulais avoir mon entreprise.»

Il a donc acheté une petite cabane à sucre familiale sur la rue de la Sablière. «J’ai fait cinq agrandissements depuis 1994, indique M. Néron. Quand j’ai démarré ça, j’avais pour objectif de recevoir 1 000 autobus par année. Et là, on est rendu à plus de 2 000.»

C’est en faisant du porte-à-porte que Dany Néron a bâti sa clientèle. Avec ses valises pleines de sirop d’érable, il est débarqué chez les agences de voyages. «Toutes les agences étrangères doivent faire affaire avec des agences canadiennes, explique-t-il. Je savais, par exemple, que la Chine et le Japon passent par des agences de Vancouver et qu’à Toronto, ce sont les Allemands.»

«Je suis donc atterri à Vancouver, poursuit-il. Je suis allé voir 35 agences en une journée et demie, sans rendez-vous. Je me présentais et je leur donnais un peu de sirop d’érable. Je prenais des notes et je retournais les voir chaque année. Après la septième année, il y a un homme dans une agence qui, en me voyant, m’a dit « you again » (encore toi). Je lui ai répondu que tant qu’il n’essaierait pas ma cabane à sucre, j’allais revenir le voir.»

Devant tant de persévérance, l’homme en question a fini par accepter. Et depuis, il a planifié à deux reprises des tournages avec la Tokyo Broadcasting System, une chaîne de télévision japonaise.

«J’ai opté pour le porte-à-porte parce que c’est plus personnel comme approche, mentionne M. Néron. C’était inhabituel dans le temps, personne ne faisait pas. Les gens faisaient plutôt des salons.» Maintenant, c’est le bouche à oreille qui fait son oeuvre. «Environ 140 agences me vendent à travers le monde», précise-t-il.

12 mois par année

Même si l’achalandage est plus élevé de mars à octobre, la Cabane à sucre Chez Dany reçoit des groupes à l’année. «Ceux qui nous visitent le plus, ce sont les Chinois et les Japonais, indique M. Néron. Nos menus sont traduits dans huit langues et j’ai du personnel qui parle espagnol et anglais. Généralement, les guides parlent tous anglais. C’est comme ça qu’on communique avec eux.»

«On est surtout coté pour notre accueil, ajoute ce dernier. On monte dans chaque autobus. Chaque groupe est accueilli individuellement. On les fait visiter et on leur montre comment on fait le sirop d’érable.»

Pour assurer le bon déroulement des activités, Dany Néron emploie 50 personnes. Il travaille notamment avec son frère Stéphane, qui est en cuisine, et bientôt avec sa fille Valérie, qui lui donnera un coup de main pour l’administration.