Le budget sera adopté le 31 décembre, sans l’appui du maire

AFFAIRES MUNICIPALES. Le budget 2018 et le Plan triennal d’immobilisations (PTI) 2018-2019-2020 de la Ville de Trois-Rivières sera adopté le 31 décembre en avant-midi, mais le maire Yves Lévesque a déjà indiqué qu’il voterait contre.

Rappelons que la première mouture du budget et du PTI a été rejetée, lundi dernier, par une majorité de huit conseillers, tandis que six élus s’étaient prononcés en faveur.

Réunis de nouveau en séance publique jeudi, Luc Tremblay, Claude Ferron, Pierre Montreuil, Pierre-Luc Fortin, Mariannick Mercure, Dany Carpentier, François Bélisle et Denis Roy ont voté à majorité en faveur d’une résolution visant à déterminer certaines modifications à apporter au budget ainsi qu’au PTI.

Parmi les modifications, mentionnons d’ajouter au PTI un montant de 1,5M$ sur trois ans pour développer le réseau cyclable, ajouter 75 000$ au programme de plantation d’arbres pour lutter contre les îlots de chaleur, mettre au PTI l’avant-projet de passerelle cyclistes-piétons inter-rives Estacades-Des Chenaux (2018) et déplacer du budget vers le PTI un montant de 1,8M$ de dépenses en immobilisations. Par ailleurs, la résolution prévoit aussi de modifier le budget pour geler le taux de taxation (1,8M$).

Les cinq autres conseillers présents (Sabrina Roy, Valérie Renaud-Martin, Ginette Bellemare, Maryse Bellemare et Michel Cormier) se sont opposés à ces modifications. À leurs voix s’est jointe celle d’Yves Lévesque au moment du vote.

C’est le déplacement de dépenses en immobilisations qui dérange particulièrement le maire.

«J’ai utilisé mon droit de vote parce que ces décisions sont contre mes principes de saine gestion financière. Ça aura un impact de 700 000$ par année pendant trois ans. C’est quelque chose qu’on payait comptant et qu’on va devoir mettre sur le crédit pour faire croire à un gel des taxes. On va devoir payer des intérêts là-dessus. Toutes ces mesures, ça vient augmenter de 3,6M$ le montant de la dette en 2018», plaide-t-il.

«Ils avaient déjà fait des demandes et on en avait acceptées, comme l’augmentation des subventions aux fêtes de district. Un budget, ce sont des compromis. Pour accommoder des gens, on a proposé un budget participatif de 3,2M$ au total. C’était la formule idéale et on ne touchait pas à la dette. (…) Aujourd’hui, ils veulent Je pense que c’était plus intéressant de gérer avec le Groupe des sept qu’avec le Groupe des huit. Là, j’ai de la misère à saisir où ils veulent s’en aller. Ils veulent un gel des taxes, mais sans diminuer les dépenses», a-t-il commenté après la séance du conseil, entouré des cinq conseillers et de la directrice générale de la Ville, France Cinq-Mars.

Gestion de la dette

L’ordre du jour prévoyait aussi un vote sur la politique sur la gestion de la dette à long terme et des excédents de fonctionnement. La résolution a été rejetée avec une majorité de huit contre six.

Le conseiller du district de Châteaudun, Luc Tremblay, a expliqué son opposition pour le peu de temps alloué pour étudier la proposition. Même son de cloche du côté de Mariannick Mercure, conseillère du district des Forges, qui aurait voulu avoir accès à la documentation 72 heures à l’avance.

De son côté, Pierre-Luc Fortin, conseiller du district des Estacades, se demande également pourquoi il était pressant d’adopter cette résolution.

«On a déjà une politique de gestion de la dette qui prévoit que 25% des surplus budgétaires sont affectés au remboursement de la dette. Je n’ai rien contre le fait qu’on en mettre plus sur le remboursement, mais pourquoi là quand on doit s’occuper du budget et du PTI? J’ai cru comprendre que ça transfère des pouvoirs à l’exécutif quand ça devrait relever du conseil municipal», souligne-t-il.

Pas de vacances

Des employés de la Ville de Trois-Rivières devront donc travailler durant la période des fêtes pour préparer les nouveaux comptes de taxes, occasionnant des coûts supplémentaires au niveau des salaires.

«C’était un travail complet qui avait été fait. Là, on doit le reprendre complètement. Je trouve ça triste pour les gens qui auront à travailler. On avait fait un beau budget. Il y aura un recul par rapport aux politiques de saine gestion qui ont pris des années pour s’installer», conclut France Cinq-Mars.