Bâtiment abandonné du Séminaire : pas de démolition avant 2018

DÉMOLITION. Le bâtiment centenaire en brique rouge du Séminaire St-Joseph, qui abritait autrefois le Centre étudiant, ne sera pas démoli. Du moins, les pics des démolisseurs ne s’attaqueront pas au 821, rue Saint-François-Xavier avant l’été 2018, a avancé la direction de l’établissement.

Pour les regards attentifs qui habitent le quartier Marie-de-l’Incarnation, l’imposant immeuble de cinq étages est inoccupé depuis bientôt quatre ans. Mais en fait, ce dernier prend la poussière depuis beaucoup plus longtemps encore, près de 30 ans, lorsque les résidents ont commencé à déserter leur appartement un à un. 

« Je n’ai pas eu d’autre choix que d’obliger la dernière personne à quitter les lieux en 2013. Il n’y a plus rien de récupérable ici », avait révélé le supérieur du Séminaire, Pierre Leclerc, lors d’une visite des lieux en octobre 2016. De sa main, il avait montré le mobilier abandonné, vestige des anciens locataires, et les murs éventrés. 

En raison du manque d’entretien, les lieux ne sont plus sécuritaires aujourd’hui. Sans compter les risques actuels d’introduction par infraction, de vandalisme et d’incendie criminel.

Chaque année, il en coûte 30 000 $ en assurances, en électricité et en chauffage. C’est le prix à payer pour maintenir debout le 821, rue Saint-François-Xavier. 

En juin dernier, la Corporation du Séminaire avait demandé un premier permis de démolition à la Ville de Trois-Rivières. Elle était prête à procéder aux travaux l’été suivant. 

« Depuis notre dernière rencontre, les choses n’ont pas bougé », s’est désolé M. Leclerc. Au retour des fêtes, en janvier 2017, une seconde requête pour l’obtention du fameux permis a été émise, et ce, à la demande de la Ville. « Or, on attend une réponse… On ne nous a pas dit non, mais pas oui non plus. Nous en sommes toujours au même point ! » 

Quoi qu’il en soit, toujours sans le bout de papier, le Séminaire ne pourra pas procéder à la démolition avant la saison estivale 2018. Du point de vue logistique, prévoir un chantier demande du temps. 

« Il faut trouver un entrepreneur et un local temporaire pour entreposer le matériel qui se trouve encore à l’intérieur de l’immeuble. Ensuite, il faudra reconstruire un autre bâtiment de plus petite échelle pour répondre à nos besoins de rangements », a expliqué M. Leclerc, ajoutant que les travaux devront se dérouler à l’extérieur du calendrier scolaire pour éviter de déranger les élèves du Séminaire. 

La facture pour une remise en état de l’ancien Centre étudiant friserait facilement les cinq millions de dollars. En contrepartie, tout raser serait beaucoup plus économique, selon le supérieur de l’établissement. Avec la construction d’un local d’entreposage pour le musée de l’établissement d’enseignement, cela reviendra à un million de dollars, a calculé M. Leclerc. 

Une réhabilitation encore envisagée ? 

Le Séminaire était ouvert à un changement de vocation, tant que cela respectait le caractère « éducatif-religieux » du quadrilatère occupé par l’institution. D’ailleurs, quelques projets ont été étudiés par le passé, dont un impliquant le Diocèse de Trois-Rivières, mais les démarches n’ont jamais abouti. 

En octobre dernier, la Ville avait indiqué à TC Media vouloir étudier toutes les solutions avant d’autoriser la démolition du bâtiment centenaire. Un comité, regroupant notamment les musées, devait être mis sur pied pour se pencher sur la question. 

« L’idée a vraisemblablement été abandonnée puisqu’aucune rencontre n’a eu lieu », a confirmé M. Leclerc. 

Du côté de la Ville, on n’a pas voulu confirmer ni nier que le projet de réhabilitation était désormais sur la glace.