Au service des autochtones!
Grâce à une subvention remise au Centre d’amitié autochtone de La Tuque par le Fonds régional d’investissement jeunesse Mauricie, le Point de services pour les autochtones de Trois-Rivières (PSATR) pourra développer et créer de nouvelles activités.
«Depuis notre ouverture il y a environ cinq mois, il fallait mettre sur pied des activités avec peu de moyens financiers. Grâce à la subvention, on pourra en faire bien plus. On chérit plusieurs projets dont une cuisine collective, des activités d’artisanat traditionnel, des ateliers pour l’estime de soi, le travail en équipe et l’entrepreneuriat, des rassemblements festifs sur différentes thématiques ainsi que des cafés-causeries avec différents organismes afin de créer des ponts», explique Valérie Jubainville, coordonnatrice du PSATR.
Car les besoins des autochtones en milieu urbain sont bien présents, qu’on pense aux besoins de rassemblement, d’accompagnement dans certains organismes et de briser la solitude.
«Ça peut faire peur à certains de déménager vers un plus grand centre comme Trois-Rivières quand on ne connaît pas la ville. On est là pour les aider dans ce cheminement. On remarque aussi deux profils plus typiques: la personne autochtone qui est là pour ses études et ceux qui, malheureusement, vivent dans une situation plus précaire. Ce sont ces derniers qui sont généralement les plus difficiles à rejoindre», précise Mme Jubainville.
«On retrouve aussi des autochtones en transit, c’est-à-dire qu’ils sont en ville temporairement seulement, pour obtenir des soins de santé, par exemple», ajoute-t-elle.
Les besoins sont autant plus criants qu’on remarque une augmentation constante de l’arrivée d’autochtones à Trois-Rivières depuis une dizaine d’années.
«Auparavant, ils allaient davantage vers Joliette et Québec, mais depuis 10 ans environ, le phénomène s’est transféré dans la région. Je ne saurais trop dire pourquoi. Peut-être parce que Trois-Rivières est un plus grand centre et que le logement y est moins cher. (…) Le PSATR a été bien accueilli. On a beaucoup entendu de commentaires disant: «Enfin, il y a un organisme pour nous avec des gens qui connaissent notre situation»», souligne Valérie Jubainville.
Préjugés persistants
Autre cheval de bataille du Point de service aux autochtones de Trois-Rivières: la défense des droits des autochtones.
«On veut essayer de briser les préjugés. Les gens ne savent pas qui sont les autochtones. En même temps, ce n’est pas leur faute s’ils ne connaissent pas l’histoire autochtone. C’est important de l’enseigner. C’est faux de dire qu’ils sont tous alcooliques et sur l’aide sociale! Ils ne sont pas différents de nous. Au cours des dernières années, les autochtones ont développé un sentiment de fierté. Par eux-mêmes, ils veulent faire valoir leurs points, leur culture. En parallèle, on voit beaucoup de personnes de plus en plus intéressées à découvrir leur culture», soutient Valérie Jubainville.
La discrimination envers les autochtones persiste également lors de la recherche d’un emploi, voire même d’un logement.
«Lorsque certains employeurs voient un nom de famille autochtone ou langue parlée: atikamekw sur un CV, ils peuvent avoir un préjugé. Des tests ont été faits et si la personne autochtone change seulement son nom de famille, les employeurs rappellent. Dans les cas de recherche d’un logement, des propriétaires laissent sous-entendre que l’appartement est loué lorsqu’une personne a un accent autochtone en parlant. Mais si quelqu’un d’autre appelle, le logement est encore disponible La discrimination n’existe pas juste ici, mais c’est quelque chose qu’on veut travailler», insiste Mme Jubainville.
Plus grand local
Le Point de service pour les autochtones de Trois-Rivières, qui relève du Centre d’amitié autochtone de La Tuque, est actuellement situé dans les locaux du Programme d’aide préscolaire aux Autochtones (PAPA), sur le boulevard des Forges.
Il est prévu que les deux organismes déménagent sous peu dans de nouveaux locaux.
«Le PAPA a reçu une subvention pour devenir un CPE de 60 places pour les enfants autochtones D’ici. On a un bon partenariat avec l’organisation, de sorte qu’on pourra avoir un local à nous au sein du CPE. Ça permettra notamment aux parents qui font garder leur enfant au CPE de venir nous voir», note Mme Jubainville.
Le déménagement est prévu à la mi-mai. Des offres d’achat ont déjà été faites, mais impossible d’en parler. L’organisme viserait toutefois à s’établir dans les premiers quartiers, à proximité des organismes et de leur clientèle.
Sinon, le PSATR travaille actuellement sur son calendrier d’activités. Il y aura notamment un brunch Makocan pour fêter Noël le 15 décembre. L’organisme souhaite aussi organiser un événement spécial le 21 juin à l’occasion de la Journée nationale des autochtones.
Pour en savoir plus sur le PSATR et ses activités, rendez-vous sur la page Facebook de l’organisme au https://www.facebook.com/PSA3R?ref=hl