Attendre les séismes de pied ferme

PRÉVENTION. Bien que les séismes surviennent sans prévenir, il existe des façons de se préparer à leur arrivée. Certains gestes peuvent en effet aider à réduire les dégâts et les blessures. Il y a de 10 à 15% de risques qu’un séisme majeur, c’est-à-dire d’au moins 5 sur l’échelle de Richter, survienne dans les 50 prochaines années au Québec.

Le Bureau d’assurance du Canada (BAC) sera de passage à Trois-Rivières le 26 mai afin d’offrir la chance aux citoyens de tenter l’expérience de la Séismobile, un simulateur de séisme. Il permettra aux participants d’expérimenter une secousse sismique d’une magnitude de 8 sur l’échelle de Richter d’une durée de 30 secondes. Il sera basé au parc Champlain de 10h à 18h.

«Même avec une amplitude de 7, un tremblement de terre au Québec pourrait engendrer des pertes de vies et coûter des dizaines de milliards de dollars en dommages», explique Pierre Babinsky, directeur des communications et des affaires publiques au BAC.

L’effet de la Séismobile est un peu celui d’une montagne russe. Elle fait effectuer à ses passagers des mouvements brusques, fréquents et puissants. Heureusement, elle est équipée de sièges munis de poignées pour assurer la sécurité. À la hauteur des yeux, des récipients remplis de liquides colorés démontrent durant l’exercice tout le pouvoir du tremblement de terre sur l’eau, et on peut aisément imaginer ce qu’il adviendrait de ces contenants s’ils n’étaient pas fixés.

L’inconnu des séismes

Selon Caroline Phémius, conseillère en affaires publiques au BAC, puisque l’on ne ressent pas la grande majorité des séismes qui touchent le Québec, les gens ne sont pas conscients de ce à quoi peut ressembler un tremblement de terre. En effet, quelque 450 tremblements de terre secouent l’est du Canada chaque année.

«Ce qu’on veut avec la Séismobile, c’est que les gens ressentent les sensations pour qu’ils comprennent à quel point c’est important de se préparer et de savoir quoi faire si cela se produit», explique Mme Phémius.

Le dernier séisme d’envergure ayant frappé le Québec est celui du 25 novembre 1988. D’une magnitude de 5,9, son épicentre était situé au Saguenay. À l’époque, certains témoignages révèlent qu’un certain nombre de personnes ne réagissent tout simplement pas à l’arrivée d’un séisme, mettant trop de temps à réaliser ce qui arrive réellement. Plusieurs d’entre eux croient tout d’abord au passage d’un train ou d’un camion lourd.

Tester pour mieux se protéger

Les témoignages de 1988 dévoilent que les gens ont pour la plupart tenté de quitter leur résidence ou le bâtiment dans lequel ils se trouvaient. Ceux qui sont restés figés mentionnent quant à eux qu’ils tenteront d’évacuer lors d’une prochaine expérience. Ce comportement ne serait cependant pas le meilleur à adopter.

«En vivant l’expérience de la Séismobile, on comprend que prendre les jambes à son cou n’est pas la meilleure idée et qu’il faut plutôt s’abriter», poursuit-elle. Il existe plusieurs façons pour se préparer adéquatement. Le BAC suggère trois gestes à poser lors d’un tremblement de terre qui pourraient sauver des vies: se baisser, s’abriter et s’agripper.

«Baissez-vous sous un meuble solide, comme une table ou un bureau, agrippez-vous et attendez que la secousse passe. Une fois que la secousse est passée, nous recommandons d’attendre soixante secondes. S’il n’y a pas de réplique, c’est à ce moment que l’on peut sortir», précise la conseillère. L’objectif est de se protéger des objets qui pourraient tomber et, en se rapprochant du sol, d’éviter de perdre l’équilibre et de se blesser dans une chute.