Association des restaurateurs: les ressources humaines au cœur des discussions

RESTAURATION. L’Association des restaurateurs du Québec a tenu son Rendez-vous 2017 à l’hôtel Delta de Trois-Rivières le 14 novembre. Cette année, les ressources humaines étaient au cœur des discussions de ce rendez-vous provincial annuel.

On y a d’ailleurs dévoilé les résultats d’une enquête menée auprès de 1000 travailleurs de la restauration dans le but de connaître leur opinion sur leur profession et leur environnement de travail.

«Dans le sondage, on déboulonne entre autres certains

mythes en lien avec les métiers de la restauration grâce aux réponses obtenues. On découvre notamment que 70% des restaurateurs du Québec éprouvent des problèmes de recrutement et de rétention de la main-d’œuvre. Toutefois, le taux de satisfaction des employés au travail surprend positivement», laisse entrevoir Claude Gauthier, président de l’ARQ et propriétaire du Castel des Prés. Il terminera d’ailleurs son mandat de deux ans à la présidence au terme du Rendez-vous 2017.

Le sondage prévoit que l’on comptera 8720 emplois vacants dans le domaine de la restauration en 2020 et 18 943 emplois vacants en 2035.

Pour combler ce problème de recrutement, 69% des restaurateurs se disent ouverts à faire appel aux immigrants pour combler les postes vacants. Toutefois, malgré des taux de roulement de 45%, seulement 30% des restaurateurs estiment avoir des problèmes de rétention du personnel.

Quant aux salaires, 43% des travailleurs en cuisine interrogés se disent insatisfaits de leur salaire, comparativement à 24% chez le personnel en salle. Cet écart de 20% s’explique en partie par le déséquilibre des revenus provenant des pourboires, déploré par les cuisiniers.
Comme L’Hebdo Journal l’expliquait dans son édition du 8 novembre, le partage des pourboires est envisagé comme une solution de rétention du personnel en cuisine par les membres de l’Association des restaurateurs du Québec.

Parmi les facteurs de satisfaction des travailleurs, on relève le sentiment d’accomplissement retiré par le travail, le soutien du supérieur immédiat et le travail d’équipe et les relations entre collègues.

Une formation assez efficace?

Le sondage mené par l’ARQ aborde également la formation de la main d’œuvre. Au total, 48% des répondants détiennent un diplôme en restauration. Si la grande majorité (82%) des diplômés trouve leur formation utile, plusieurs répondants ont déploré que les restaurateurs ne valorisent pas assez les diplômés et que l’efficacité et la qualité du travail en souffrent.

Par ailleurs, près de la moitié des restaurateurs souligne que la formation initiale n’est pas assez efficace pour leurs employés et même que 85% des restaurateurs jugent que les diplômés manquent de pratiques et 69% jugent qu’ils manquent de connaissances.

Les restaurateurs eux-mêmes ne seraient pas avides de formation: seulement 45% d’entre eux ont indiqué avoir pris part à une activité de perfectionnement dans les deux ans précédant le sondage réalisé auprès d’eux en 2015. Les travailleurs sont plutôt d’avis que les restaurateurs gagneraient à recourir également à la formation continue pour améliorer leurs habiletés en gestion des ressources humaines ou en contrôle des coûts.

Le sondage complet est disponible sur le site Internet de l’Association des restaurateurs du Québec.

Normand Laprise honoré

Au cours du Rendez-vous 2017, la Fondation ARQ a remis son prix Hommage Chapeau restaurateurs! au chef Normand Laprise, chef propriétaire du Restaurant Toqué! Ce prix vise à reconnaître un restaurateur au cheminement professionnel remarquable.