Aînés: une entente pour lutter contre la maltraitance

MALTRAITANCE. La Mauricie/Centre-du-Québec se lance dans un projet pilote unique au Québec afin de garantir une meilleure protection et apporter l’aide nécessaire aux personnes aînées qui sont en situation de vulnérabilité, ou susceptibles de l’être, et qui sont victimes de maltraitance.

Car les cas de maltraitance envers les aînés de la région augmentent depuis plusieurs années. À la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, on a ouvert plus de 300 dossiers à la suite de la dénonciation de situations d’exploitation partout au Québec, depuis avril 2010.

De son côté, la Sécurité publique de Trois-Rivières (SPTR) constate une augmentation des dossiers d’abus financiers: 38 dossiers ont été traités depuis 2008 et ont mené à des accusations criminelles.

«Ces dossiers ne sont que la pointe de l’iceberg. Il faut redoubler d’efforts», souligne Brigitte Lagacé, directrice de la protection et de la défense des droits de la Commission.

C’est pourquoi l’Agence de la santé et des services sociaux de la Mauricie/Centre-du-Québec, la Sécurité publique de Trois-Rivières, la Sûreté du Québec, le Directeur des poursuites criminelles et pénales, huit CSSS et la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse ont convenu d’une entente sociojudiciaire permettant de mettre en commun l’information et l’expertise des différents intervenants, afin de mieux coordonner les actions et évaluer plus rapidement et avec justesse la situation de la maltraitance.

La région est d’ailleurs la première au Québec à se doter d’une entente du genre.

«Le nombre de personnes aînées va doubler d’ici 2031 dans la région. La maltraitance est encore un sujet sensible. C’est subtil et très tabou. Chez les personnes victimes, ça provoque de la peur, de la honte et de la culpabilité, sans compter que ça entraîne la culture du secret dans les familles», explique André Sauvé, directeur des services sociaux à l’Agence de la santé.

Actions ciblées

L’entente prévoit un plan d’actions pour permettre un meilleur repérage et une intervention efficace. Les différents partenaires identifieront les besoins prioritaires des victimes, assureront l’intervention et la gestion de crise et appliqueront des mesures alternatives.

«On nous interpelle pour dénoncer des situations aberrantes. Nous sommes les témoins de toutes sortes de situations injustes, voire horribles. Je pourrais vous parler de proches aidants qui ont profité d’aînés vulnérables, de commerçants malintentionnés qui les a floués ou de dispensateurs de soins qui ont abusés du lien de confiance. Maintenant, la force du réseau sera mise de l’avant pour aider les aînés vulnérables», soutient Brian Dickinson, du CSSS de Trois-Rivières.

Plus de détails à venir.