80 000 bulbes d’ail récoltés par année

SAINTE-ANNE-DE-LA-PÉRADE. En cette toute première Semaine de l’ail du Québec, l’Hebdo est allé à la rencontre d’un producteur de Sainte-Anne-de-la-Pérade, Christian Thivierge, qui récolte annuellement environ 6 000 lb d’ail biologique.

Au total, cela représente 80 000 bulbes cultivés sur une superficie de deux hectares. «Je produis une douzaine de variétés, mais il en existe 600 dans le monde et 200 qu’on pourrait faire pousser au Québec», indique M. Thivierge.

Ce dernier vend son ail au marché de Deschambault, à Québec, à Grondines, à Sainte-Anne-de-la-Pérade et parfois même à Saint-Marc-des-Carrières. Son objectif à long terme est de récolter 100 000 bulbes d’ail par année.

«Ce que j’aime de l’ail, c’est que ce n’est pas un légume qu’on doit vendre le lendemain de la récolte, confie le producteur. Ça se conserve plusieurs mois, alors la mise en marché est beaucoup plus souple.»

Contrairement à la plupart de leurs confrères du domaine maraîcher, les producteurs d’ail ne procèdent pas à la plantation au printemps, mais plutôt à l’automne. «On plante les gousses vers la fin du mois de septembre, précise M. Thivierge. Avant de les mettre en terre, on les recouvre d’un champignon qui va aider la création du système racinaire.»

«Je ne fertilise pas, ajoute ce dernier. Mon engrais vert avant la plantation, c’est du sarrasin. Le sarrasin est planté en août et détruit cinq semaines plus tard. Une fois la plantation terminée, on laisse passer l’hiver. En mai, on fertilise avec du fumier de poules séché.»

Jusqu’à la fin du mois de juin, l’heure est au désherbage. Cette tâche doit être accomplie toutes les semaines. Aux alentours de la Fête nationale du Québec, M. Thivierge récolte la fleur d’ail et cueille aussi un peu d’ail frais. Se poursuit ensuite le désherbage jusqu’à la fin du mois de juillet où l’ail est prêt à être nettoyé, classé et envoyé au séchage.

«On sèche l’ail pendant environ trois semaines, sans interruption, à 34 degrés Celsius. Ça permet aux papiers tout autour de se sceller, explique le producteur de Sainte-Anne-de-la-Pérade. L’étape qui vient après ça, c’est l’ensachage en paquets d’une livre, puis la vente.»

D’ingénieur forestier à producteur d’ail

Christian Thivierge a fait le saut en agriculture il y a presque 10 ans. Ingénieur forestier de formation, il a d’abord travaillé pendant une vingtaine d’années avec des producteurs aux quatre coins du globe.

«Mon travail était d’inciter les producteurs à planter des arbres sur leurs terres en harmonie avec leurs cultures, pour contrer le fait que certains pays n’ont pas assez d’arbres. Ce sont finalement eux qui m’ont convaincu de faire de l’agriculture dans la forêt», lance-t-il en riant.

Résidant à Gatineau à l’époque, il a démarré son entreprise, Le Potager Santé, à l’été 2009 sur la Plate-forme agricole de l’Ange-Gardien. De fil en aiguille, ses recherches pour acquérir une ferme l’ont mené en Mauricie.

Le saviez-vous?

La meilleure façon de conserver l’ail est de le mettre dans le garde-manger, à l’abri de la lumière.