500 enfants en difficulté de la Mauricie recevront un cadeau à Noël

NOËL. «C’est bientôt Noël et si je reste ici, le père Noël va encore m’oublier cette année». Marie-Ève a sept ans. Elle s’est retrouvée dans un centre jeunesse, seule et en crise de sanglots. Malgré tout, elle veut y croire: le gros bonhomme en costume rouge et à la barbe blanche existe. Ce soir-là, Normand Brault n’a pas hésité au téléphone. Il y a 21 ans, il a enfilé le costume, suivi par des milliers de Québécois chaque année.

«Marie-Ève, écoute-moi! Tu vas prendre du papier, des crayons de couleur et écrire une lettre au père Noël. Il n’a jamais oublié aucun enfant de mon centre jeunesse», a affirmé Normand Brault, alors psychoéducateur.

«Tu me le jures?»

«Je te le promets», a-t-il répondu à la petite fille.

La promesse avait été scellée. Il fallait maintenant faire un cadeau à tous les enfants du centre, mais comment faire sans budget, a réalisé Normand Brault. L’aventure d’Opération père Noël a débuté ainsi, alors qu’il était attablé au restaurant en compagnie de sa femme.

Père Noël d’un jour

«Nous avons commencé en sollicitant l’aide de nos familles, puisque ma femme et moi avons la chance de pouvoir compter sur de nombreux frères et sœurs. Rapidement, d’autres gens se sont pris au jeu. Chaque année, nous desservons de plus en plus d’enfants, de Montréal jusqu’à Nunavik», a admis celui qui fait démentir les plus sceptiques.

Le père Noël n’est pas un conte imaginaire et il en est la preuve.

Les enfants des centres jeunesse et du réseau de santé des quatre coins du Québec lui font parvenir leur lettre.

Elles sont ensuite redistribuées aux gens qui se sont inscrits afin d’enfiler le costume rouge le temps d’un soir. Ceux-ci vont magasiner un des cadeaux demandés, dont le montant varie entre 30 et 50 $, l’emballe et l’accompagne d’une lettre signée par «le père Noël».

Le matin du 25 décembre, c’est là que la magie s’opère. Le temps d’un instant, un enfant abandonné ou défavorisé vivra des moments magiques et oubliera, le temps d’un instant, tous ses soucis.

Que ce soient des Legos, une Barbie ou même de la nourriture, les cadeaux des enfants sont multiples et parfois même déchirants, comme peut en témoigner M. Brault. «Cette semaine, un petit garçon a demandé des fleurs à offrir à sa maman, a-t-il confié. Nous avons fait en sorte qu’il reçoive, en plus d’un cadeau, un bon d’achat chez un fleuriste près de chez lui, afin qu’il aille choisir lui-même les fleurs».

Une véritable chaîne d’amour

Au moment d’écrire ces lignes, 9000 lettres d’enfants, dont 482 de la Mauricie, sont arrivées jusqu’à Normand Brault et sa femme. Ce chiffre continuera d’augmenter à chacune des visites du facteur.

ous sommes fiers de rejoindre de plus en plus de jeunes, même si cela met en relief une situation particulièrement triste. Les familles défavorisées sont de plus en plus nombreuses, se désole M. Brault. Heureusement, la population a un très grand cœur!»

En effet, les pères Noël québécois sont également nombreux, même trop nombreux.

Avec plus de 10 000 inscriptions, les fondateurs ont été dans l’obligation d’en refuser cette année, ayant reçu trop de demandes.

Même si certains donateurs ne recevront pas de lettre, ces derniers peuvent toujours contribuer à l’aventure en effectuant un don.

L’argent servira à combler des besoins spéciaux plus dispendieux, comme du matériel spécialisé pour de jeunes autistes ou d’enfants handicapés.

Les entreprises invitées à participer

Les entreprises sont également invitées à devenir partenaire corporatif d’Opération père Noël.

En faisant un don monétaire, l’argent sera transformé en cadeaux remis aux enfants défavorisés consacrés aux demandes de dernières minutes. Certaines compagnies québécoises offrent également des dons en marchandise ou encore des services.

Par exemple, il est possible de prêter un entrepôt à l’organisme le temps de distribuer les cadeaux dans les différentes régions du Québec.

«Il y a encore cinq ans, on entreposait le tout dans notre maison, mais cela a pris de trop grandes proportions», a conclu, en riant, Normand Brault. 

 

Mauricie-Centre-du-Québec :

En date du 4 décembre 2015

– Centre jeunesse : 325

– CLSC : 155

– Autres établissements et organismes : 2

Total :482

 

En 2014

– Centre jeunesse : 267

– CLSC : 156

– Autres établissements et organismes : 5

Total : 428