37 nouvelles places dans un CPE à vocation autochtone à Trois-Rivières

Déjà 14 enfants ont commencé à fréquenter la deuxième installation trifluvienne du CPE Premier pas, rue Laurent-Létourneau. Sur les 37 nouvelles places, cinq sont réservées à des enfants de moins de 18 mois. Une dizaine d’emplois sont créés.

La priorité est accordée aux enfants des étudiants autochtones habitant dans ce secteur qui poursuit son développement.

« Ici, ça va être un milieu de vie parce qu’il va y avoir des unités de logement pour les étudiants autochtones à Trois-Rivières, explique la directrice générale, Alexandra Patry. Notre CPE va accueillir prioritairement les enfants de ces étudiants-là. Les enfants des étudiants autochtones qui ne sont pas dans ce milieu de vie-là sont aussi une priorité pour nous. Puis après ça, s’il nous reste des places, on pourra aller combler avec des allochtones. »

Le ministère de la famille contribue à hauteur de 470 000 $ via son programme d’infrastructures dans le cadre du Grand chantier pour les familles. Le député de Trois-Rivières, ministre du Travail et ministre responsable des régions de la Mauricie, de l’Abitibi et du Nord du Québec, Jean Boulet, a souligné l’apport de la Société immobilière du Regroupement des centres d’amitié Autochtones du Québec.

« C’est un partenaire de premier plan qui a joué un rôle fondamental et ça démontre à quel point Trois-Rivières et la région sont accueillants pour notamment les étudiants des familles autochtones. C »est vraiment la communauté autochtone qui est la grande bénéficiaire de ce qui est inauguré ce matin. »

Enfant nature

Le CPE Premier pas est le seul à vocation autochtone en Mauricie. Il a débuté ses activités à La Tuque où 23 places seront éventuellement ajoutées aux 78 actuelles. La première installation à Trois-Rivières, établie sur la rue Laviolette depuis 2015, accueille déjà 60 enfants.

Alexandra Patry œuvre à ce CPE depuis 23 ans. Elle vient tout juste d’amorcer son mandat en tant que directrice générale. L’apprentissage de la langue et la culture autochtones ont toujours été prioritaires pour elle et pour les parents qui confient leurs enfants à son équipe.

« Ici ils continuent à apprendre leur culture autochtone, ils continuent de parler la langue, parce que c’est important pour nous. Notre directrice adjointe, qui est aussi Atikamekw, est capable de très bien parler avec eux. Les éducatrices sont capables de communiquer avec eux facilement. On accueille aussi des kukums qui vont montrer des traditions à nos enfants. »

Le programme Enfant nature est au cœur de la formation et des actions pédagogiques des éducatrices.

« Les enfants partent le matin, ils vont dans le bois, ils passent leur avant-midi à l’extérieur, ce qui leur fait apprendre toutes de sortes de choses. Ils se développent rapidement, c’est une façon de s’épanouir. Il y a des études sur les enfants, d’être en nature, c’est une façon d’apprendre naturellement. C’est beaucoup moins d’interventions auprès des éducatrices. Quand ils sont dans la nature, juste d’entendre l’eau couler, de jouer avec des roches, des arbres, les adultes aussi en fait, ça fait partie de notre apaisement. »

Pénurie de main d’œuvre

La formation et le recrutement sont au cœur des préoccupations des dirigeants de CPE qui se voient accorder un nombre de place supplémentaires mais qui n’ont pas toujours le personnel suffisant.

Mme Patry admet qu’une centaine d’enfants sont sur la liste d’attente à l’installation de La Tuque et que l’ouverture des 23 nouvelles places ne pourrait pas se faire avant l’automne, le temps que les rénovations pour l’agrandissement soient complétées.

« On a un manque de main-d’œuvre. C’est sûr qu’on ne pourrait pas l’ouvrir demain matin, même si l’installation était prête. De plus en plus, il y a des façons différentes d’aller chercher les diplômes. Ça va nous aider, mais les missions à l’international, on y pense. »

« On a annoncé un programme en alternance travail-études en collaboration avec le Collège Laflèche et d’autres collèges un peu partout au Québec, rappelle le ministre Jean Boulet. Donc, c’est la formation, la requalification, la reconnaissance des équivalences, les incitatifs. C’est un des secteurs qu’on a toujours priorisé dans l’opération main-d’œuvre. Je pense que ça donne des résultats en termes de recrutement et de rétention qui vont bénéficier aux familles, aux parents et aux enfants partout au Québec. »