300 enfants apprennent à nager pour survivre

SÉCURITÉ. Est-ce que votre enfant sait nager? Saurait-il regagner une zone sécuritaire s’il se trouvait soudainement en eau profonde?

Car savoir se baigner et savoir nager dans un contexte de survie sont deux choses bien différentes, souligne la Société de sauvetage du Québec.

Pour mieux se prémunir face à une situation de survie en milieu aquatique, 300 élèves de 3e année des écoles de la Commission scolaire du Chemin-du-Roy ont eu l’occasion de participer au programme «Nager pour survivre» de la Société de sauvetage du Québec qui s’est déroulé sur 18 séances au CAPS de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).

«C’est important que les enfants prennent conscience de leurs capacités à revenir ou non vers le bord s’ils se retrouvent en eau profonde. C’est important de les sensibiliser, surtout à l’approche des vacances d’été, afin qu’ils prennent conscience que s’ils tombent à l’eau, ils ne seront peut-être pas capables de revenir au bord», explique Isabelle Généreux, coordonnatrice du secteur aquatique pour le CAPS.

Pour plusieurs des enfants, il s’agissait d’une première ou d’une très rare expérience de nage en eau profonde, tous les enfants n’ayant pas une base de cours de natation.

La Société de sauvetage estime qu’environ la moitié des enfants canadiens ne suivent aucun cours de natation, même si, au Canada, la natation est la deuxième activité la plus populaire, après la bicyclette, parmi les enfants âgés de cinq à douze ans.

Entrées désorientées et nage

«Nous ne donnons pas un cours de natation. C’est une norme qu’on travaille avec les enfants à l’aide de diverses techniques. C’est un début de formation pour que les enfants soient en mesure de se débrouiller s’ils sont en eau profonde», précise Mme Généreux.

Les enfants ont pratiqué des entrées désorientées en piscine, notamment en entrant à l’eau à la suite d’une roulade, afin de simuler la chute d’un bateau. Ils devaient aussi nager sur place pendant 60 secondes et ensuite nager sur une distance de 50 mètres, la majorité des noyades survenant entre trois et 15 mètres d’un endroit sécuritaire. Le tout était pratiqué sous la forme de jeux ludiques pour les motiver.

«Les enfants travaillaient ainsi chaque item de la norme de la Société de sauvetage de différentes façons. Par exemple, certains animateurs utilisent des jouets ou des jeux avec un ballon pour travailler un élément de la norme, tout en amusant les élèves.»

Au terme du programme, tous les enfants reçoivent un certificat attestant soit de leur réussite du programme, de leur réussite du programme avec un vêtement de flottaison ou attestant qu’il a tenté d’atteindre la norme.

«Ça donne une idée aux parents du niveau de leur enfant», indique Isabelle Généreux.

Depuis quelques années, les coroners se penchent sur les cas de noyade et recommandent fortement l’implantation du programme dans le cursus scolaire des élèves au primaire. En effet, selon la Société de sauvetage du Québec, quatre élèves sur dix ne parviennent pas à atteindre la norme.

Une première expérience

C’est la première année que le CAPS de l’UQTR offrait le programme «Nager pour survivre». L’organisation avait été sélectionnée pour prendre part, en 2010, au projet pilote du programme.

Autant les parents que les enfants et les animateurs avaient aimé le projet, souligne Mme Généreux.

Le CAPS aimerait offrir ce programme au plus grand nombre d’élèves et poursuivre les efforts l’année prochaine.

*** 

8-9 ans

Pourquoi avoir ciblé les élèves de 3e année? «Parce que vers l’âge de 8 ou 9 ans, les enfants deviennent plus grands, plus autonomes et que les parents ont tendance à les laisser aller un peu plus, explique Isabelle Généreux. Le risque de noyade peut alors être plus élevé si l’enfant n’arrive pas à nager suffisamment pour revenir vers le bord.»

Les recherches de la Société de sauvetage indiquent que la majorité des noyades se produisent près d’un endroit sécuritaire qu’un enfant ayant un minimum d’habiletés aquatiques pourrait atteindre.