250 km à moto pour William
Deux cents motocyclistes parcourront quelque 250 kilomètres, le 17 août, au profit de la Fondation La Canopée, un organisme qui œuvre auprès des personnes ayant une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme. L’objectif est d’amasser 20 000 $.
Cette activité, le Poker run de La Mule, en est à sa quatrième édition. C’est le couple formé par Alain Ricard et Johanne Vézina qui est derrière cette initiative. Adeptes de motos depuis près de 20 ans, ils ont décidé de joindre l’utile à l’agréable.
«Il y a six ans, quand on a appris que notre petit-fils William avait reçu un diagnostic du trouble du spectre de l’autisme, on a voulu s’impliquer. On ne voulait pas rester les bras croisés. On voulait faire quelque chose», raconte M. Ricard alias La Mule.
«On se sentait impuissant face à ça et, en même temps, on voulait vraiment aider, ajoute-t-il. C’est là qu’on a eu l’idée d’organiser une activité pour aider William. Avec cet événement, ce qui est encore plus beau, c’est qu’on peut aider notre famille, mais aussi beaucoup d’autres dans la région.»
Le choix de la Fondation La Canopée (anciennement Le Parrainage) n’a pas été fait au hasard. «On tenait absolument à ce que ce soit un organisme qui aide directement les familles dans la région, explique Mme Vézina. Quand les parents de William avaient besoin de quelque chose pour lui, ils se tournaient vers la Fondation La Canopée, alors le choix était évident pour nous.»
L’événement a pris de l’ampleur au fil des ans. La première année, 5 000 $ ont été amassés, puis 8 000 $ la suivante. L’an passé, ce sont 18 000 $ qui ont été remis à l’organisme. «Tous les profits, à 100 %, sont remis à la Fondation La Canopée, tient à préciser M. Ricard. On a des bénévoles et des partenaires en or qui nous donnent un sacré coup de pouce. On est une belle gang impliquée pour la cause.»
Le parcours
Pour la première fois cette année, le convoi partira de Trois-Rivières. Le rassemblement aura lieu dans le stationnement du Rétro Bar, situé au 7069, boulevard des Forges. Dès 9h30, les motocyclistes emprunteront les routes de la Mauricie et de la région voisine, passant notamment par Yamachiche et Berthierville. Le parcours se terminera à Shawinigan, dans le secteur Saint-Georges.
Durant le trajet, les participants devront se rendre à divers points de contrôle pour tirer une carte dans un jeu. Le but est d’avoir la meilleure main à la fin de la randonnée. À noter que tous les billets de participation ont trouvé preneur.
Le petit homme derrière le grand projet
William n’avait que deux ans lorsqu’on lui a diagnostiqué un trouble du spectre de l’autisme. C’est un retard au niveau du langage et de son développement moteur qui ont mis la puce à l’oreille de ses parents.
«Je m’en suis toujours douté. Il n’avait que quelques mois que déjà je voyais qu’il ne se développait pas comme les autres enfants, raconte sa maman, Mélanie L’Heureux. Ça lui a pris plus de temps pour marcher, pour parler et développer sa motricité fine. Je voyais une différence quand il prenait des objets, par exemple.»
«J’en avais parlé au médecin et on m’a répondu d’attendre l’âge de deux ans avant de passer des tests, poursuit cette dernière. J’ai travaillé à Sainte-Justine et comme infirmière en pédiatrie. Ç’avait beau être mon premier enfant, j’en avais côtoyés beaucoup d’autres et je savais qu’il y avait quelque chose.»
Puis, quand William a eu deux ans, ses parents ont de nouveau demandé un avis médical. Ils ont passé une foule de tests, dont des examens visuels et auditifs. Après quelques mois, le diagnostic est tombé.
«On se doutait bien qu’il y avait quelque chose, mais de se le faire dire en pleine face, ça saisit. C’est dur à encaisser, confie Mme L’Heureux. Ça fait environ six ans qu’on vit avec le diagnostic au quotidien. On est bien entouré par nos familles, le réseau de la santé, le milieu scolaire et les organismes. On a toujours eu un très bon service.»
«On est fier de notre petit gars et ça nous a beaucoup touchés quand on a su que ses grands-parents organisaient un événement pour lui, renchérit le papa, Frédéric Dion. Ça prouve une fois de plus que William est bien entouré. Il a la chance d’avoir une famille qui s’implique beaucoup. Et, en même temps, d’autres familles vont pouvoir en bénéficier par l’entremise de la Fondation La Canopée.»
D’une année à l’autre, William fait beaucoup de progrès. Il a commencé l’école en septembre 2015 et pour la première fois cette année, il n’a pas eu besoin de voir une éducatrice spécialisée sur une base régulière.
«C’est très encourageant. On travaille encore certaines choses comme la motricité fine, mais on voit qu’il progresse. On est confiant pour son avenir», concluent ses parents.