2,5 M$ investis pour réduire sa facture énergétique de 50 %

L’entreprise trifluvienne Traitements d’acier ST investit 2,5 millions de dollars pour acquérir deux nouvelles fournaises converties à des énergies plus performantes et plus vertes. L’utilisation de ces machines lui permettra de réduire d’environ 50 % son coût énergétique.

Située dans le parc industriel 40-55, l’entreprise est unique en son genre en Mauricie. C’est la seule qui soit spécialisée dans les traitements thermiques de pièces d’acier. Les pièces qu’elle traite sont utilisées dans divers secteurs, notamment dans l’industrie minière, forestière, pétrolière et agricole.

Comme le traitement des pièces se fait dans des fournaises atteignant de très hauts degrés, le coût énergétique est un facteur déterminant sur la rentabilité de l’entreprise. C’est pourquoi les nouvelles fournaises seront un atout de taille, étant à la fois moins énergivores et pouvant traiter un plus grand volume d’acier.

« Les fournaises ont commencé à être reconditionnées il y a environ un an. On devrait recevoir les dernières pièces d’ici quelques semaines, indique Alex Tremblay, fils du propriétaire et relève de l’entreprise. En théorie, les nouvelles fournaises seraient opérationnelles au printemps. »

« Nos machines actuelles sont à l’électricité et les nouvelles seront au gaz naturel, ajoute ce dernier. Grâce à elles, on va accélérer nos délais de livraison. On va être capable d’aller jusqu’à 3 000 lb de charge dans ces fournaises contrairement à environ 700 lb de charge à la fois présentement. Ça va réduire notre temps, mais aussi nos coûts énergétiques. On augmente la productivité en plus de réduire notre facture énergétique. On est gagnant à tous les niveaux. »

Moins d’énergie et moins de GES

L’entreprise a acheté ses nouvelles fournaises en 2018, mais la conversion de celles-ci a été grandement ralentie par la pandémie. Le concept n’est pas nouveau. D’autres fournaises similaires se trouvent ailleurs dans le monde. Le propriétaire de Traitements d’acier ST, Stéphane Tremblay, s’est inspiré de ce qui existe déjà sur le marché pour adapter son équipement aux besoins de son entreprise. 

Entre autres, les nouvelles fournaises auront la capacité de réutiliser le gaz servant au traitement des pièces pour chauffer la machine. « Il n’y a pas de rejet avec ça. Au lieu d’avoir huit entrées de matières premières différentes, on va en avoir une ou deux dans le maximum. De plus, à chaque extrémité des fours, on a toujours un rideau de flammes pour brûler les gaz qui peuvent sortir. On brûle nos excédents pour diminuer les émissions », précise Alex Tremblay. 

Selon une étude réalisée par une firme spécialisée pour le compte de l’entreprise, non seulement la facture énergétique sera réduite de 50 %, mais les émissions de GES le seront tout autant.

« Quand mon père a parti sa compagnie, il avait essayé d’avoir une fournaise de ce genre-là, mentionne Alex Tremblay. Dans le temps, avec les normes environnementales qui changeaient souvent, ça n’avait pas fonctionné. Quand on a choisi de déménager ici, on a relancé le projet. C’est une des raisons pour lesquelles ont est ici maintenant. La bâtisse a été faite en fonction de ces fournaises-là. » 

Pour la petite histoire

Stéphane Tremblay a fondé l’entreprise en 1993, dans les locaux de l’entreprise de son père. En 2001, il a acheté une bâtisse dans le secteur Cap-de-la-Madeleine. Ils étaient quatre employés à l’époque.

Plusieurs années plus tard, en décembre 2019, l’entreprise a choisi de s’installer dans le parc industriel 40-55. Depuis, ils sont six personnes à travailler dans l’usine de la rue Charles-Malhiot. 

« On ne fait pas de fabrication. Ce qu’on fait, c’est un traitement complémentaire à la fabrication. On a différents grades d’acier et selon le grade, on atteint une certaine température. Après, on fait un choc thermique pour changer la structure interne de l’acier pour que la pièce soit plus dure, plus résistante à l’usure », indique Alex Tremblay.

Selon les besoins, cela permet, entre autres, de rendre l’acier plus cassant. « Au lieu que la pièce plie dans une machine, elle va casser et causer ainsi moins de dommages au reste de la machine. Par exemple, sur un engrenage, la dent va casser au lieu de plier pour limiter les dommages, au lieu que plusieurs pièces tordent dans les moteurs », explique M. Tremblay. 

Les pièces traitées à Trois-Rivières se rendent ensuite un peu partout au Québec, au Canada, aux États-Unis et dans le reste du monde.