2,4% de la population utilise l’autobus
L’amélioration du service de transport en commun est un enjeu peu présent dans l’actuelle campagne électorale, mais d’après André Lavoie, directeur général de Roulons Vert, il devrait en être tout autrement.
«Le service offert est bon, mais il n’est pas encore optimal. Les autobus pourraient être plus fréquentés. Ça pourrait s’améliorer. D’ailleurs, le jour du Défi sans auto, alors que l’accès aux autobus était gratuit, on a remarqué une augmentation de 30% de l’achalandage à la STTR. On parle d’environ 1000 automobiles de moins qui ont circulé sur le territoire desservi par la STTR», souligne-t-il.
«L’un des principaux enjeux du transport durable serait d’arrêter de développer les villes en fonction des voitures. Après, on essaie d’entrer les autobus et les pistes cyclables et ça fonctionne moins. Il faut déjà prévoir en fonction du transport durable», affirme-t-il.
Actuellement, seulement 2,4% de la population utilise les services de la Société de transport de Trois-Rivières (STTR). Le service est-il sous-utilisé? Pas d’après M. Lavoie qui compare le taux trifluvien à d’autres dans la province.
«Il s’agit du même taux que la Ville de Saguenay, mais en comparaison, le taux d’utilisation était de 4,8% à Sherbrooke en 2006. Sherbrooke est reconnue pour son bon service de transport en commun. On n’en est pas si loin. Évidemment, Montréal se retrouve en tête de liste avec un taux d’utilisation de 21%, mais le contexte n’est pas le même», précise André Lavoie.
«C’est le principe de l’œuf ou la poule. Pour être plus développé, le service de transport en commun doit être plus utilisé et vice-versa. On note cependant que le covoiturage est une alternative populaire à Trois-Rivières», mentionne-t-il.
C’est 2% du compte de taxes des contribuables qui est affecté à la STTR, ce qui représente un montant de 4 756 395$ en 2013. De cette somme, 618 331$ sont attribués au transport adapté.
Dans son budget 2013, la STTR projette un nombre de passages à 3 670 000 et la fréquentation des autobus de la STTR connaît généralement une hausse chaque année.
Hausse du nombre de véhicules
«Le Ministère du Transport du Québec indique qu’il y a eu une hausse de du débit journalier moyen annuel de 20% à 70% selon le secteur de l’autoroute 40 au cours des 20 dernières années, alors que la population trifluvienne a augmenté d’environ 8%. On ne demande pas aux gens de ne plus avoir de voiture, mais de repenser leur mobilité si on veut garder notre qualité de vie. On remarque aussi une augmentation du nombre de jeunes âgés de moins de 18 ans qui ont leur permis de conduire depuis les années 80», note André Lavoie.
Si à Montréal et Québec les gens d’affaires se sont mis au transport en commun, M. Lavoie remarque que la tendance n’est pas la même à Trois-Rivières, les autobus étant principalement fréquentés par des étudiants, des jeunes et des personnes ayant un salaire moins élevé.
Les intentions des candidats
Interrogés sur leurs intentions concernant le système de transport en commun à Trois-Rivières, voici qu’on répondu les candidats à la mairie.
Marcelle Girard: «Les gens me disent qu’ils veulent des circuits plus faciles. Il y a des districts où il y a des trous, que les autobus ne passent pas. Ça prend beaucoup de temps pour certains trajets. Il y a une réflexion qu’il faut mener et je le ferai avec les dirigeants de la STTR. Je pense qu’on aura par contre de la difficulté à convaincre les gens de laisser tomber leur auto. Il faut un passage régulier, des tarifs abordables et différents types de véhicules.»
Sylvie Tardif: «2,4% des gens utilisent le transport en commun, c’est le plus bas taux parmi les grandes villes. L’idée, c’est de mettre en place un comité de travail avec des étudiants, des gens, des personnages âges et bien sûr la STTR pour voir si on peut augmenter les services. Peut-on s’inspirer de ce que fait Sherbrooke et l’adopter à Trois-Rivières? Il faut favoriser la collaboration entre l’UQTR et la STTR. On peut aller plus loin. Les gens ne prennent pas nécessairement le bus, mais pour qu’on puisse augmenter les services. On doit continuer de travailler avec la STTR pour augmenter les services.»
Yves Lévesque: «C’est un organisme parallèle, autonome, qui performe très bien. On n’a pas de congestion comme les grands centres, ça nous occasionne un achalandage moindre, les gens préfèrent prendre leur véhicule. On s’assure aussi d’être partenaire avec la STTR pour le développement de la Ville, comme lors de nos événements où on offre des services gratuits. C’est un organisme en croissance, comme son achalandage.»
Au moment de mettre sous presse, Catherine Dufresne et Pierre-Benoît Fortin n’avaient pas retourné notre appel, tandis que Richard St-Germain, candidat pour Force 3R, n’a pas voulu dévoilé immédiatement ses intentions à ce sujet.