150 syndiqués s’invitent au conseil des commissaires

Par Matthieu Max-Gessler

MANIFESTATION. Plus de 150 personnes, principalement des employés du milieu scolaire et leurs enfants, se sont invitées à la réunion des commissaires de la Commission scolaire du Chemin-du-Roy, le 20 mai.

L’appel lancé à ses membres par le Syndicat du soutien scolaire Chemin-du-Roy coïncidait avec la présentation aux commissaires du plan d’effectifs pour l’année scolaire à venir. Un plan qui, selon la présidente du syndicat, prévoit de nombreuses abolitions de postes et s’attaque à plusieurs acquis comme l’ancienneté. Cette dernière serait ainsi remplacée par «une notion de profil» pour l’attribution de postes et les employés seraient soumis à une évaluation pour déterminer s’ils peuvent progresser dans l’échelle salariale, au lieu que cette décision soit basée sur l’ancienneté.

«Il y a des demandes patronales pour que l’employeur puisse jouer avec le personnel de soutien comme bon lui semble, comme changer les heures et les affectations. C’est quelque chose qui va faire mal et qui va perturber la qualité du service aux élèves et la qualité du travail que les gens peuvent avoir», a dénoncé Gabrielle Messier, peu avant le début de la réunion.

Davantage de précarité

Mme Messier craint que les employés de soutien de la Commission scolaire du Chemin-du-Roy vivent davantage de précarité à l’issue des négociations entre le gouvernement du Québec et la fonction publique.

«Près de la moitié des gens travaillent à temps partiel. Ces personnes-là ne bénéficient pas de protection salariale et de permanence. Ces personnes, souvent, leur poste est diminué. La précarité, chez le personnel de soutien, c’est quelque chose qui est omniprésent», déplore-t-elle.

La présidente dénonce également le quasi-gel de salaire et les changements de règles concernant les régimes de retraite que propose le gouvernement aux employés de la fonction publique. Selon l’Institut de la statistique du Québec, la rémunération de ces derniers est inférieure de 7,6% à celle de l’ensemble des travailleurs québécois.

«Le gouvernement dit qu’il pense à la capacité de payer des contribuables. Mais nous aussi, on est des contribuables : on paie des impôts et des taxes, on donne des services à la population dans les écoles et les hôpitaux», a martelé Marjolaine Côté, représentante de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP).

Pas de soutien officiel

Par l’action menée mercredi soir, le Syndicat du soutien scolaire Chemin-du-Roy espère obtenir le soutien des commissaires dans ses négociations avec le gouvernement.

«La Commission scolaire nous mentionne déjà qu’ils ont une cure minceur assez importante pour tout ce qui a trait aux services administratifs, mais les compressions viennent s’ajouter à tout ça. Elle nous le mentionne, mais on pense qu’ils (les commissaires) peuvent faire encore plus en prenant position et en mentionnant sur la place publique la réalité telle qu’elle est», a soutenu Mme Messier.

Le président du conseil des commissaires de la Commission scolaire du Chemin-du-Roy, Claude Lessard, n’a toutefois pas voulu s’avancer pour offrir son soutien au syndicat.

«Je fais confiance aux deux parties (patronale et syndicale) pour négocier et trouver une entente le plus rapidement possible», s’est-il contenté de dire.

M. Lessard a toutefois promis de transmettre l’allocution prononcée par Mme Messier à la prochaine rencontre de la Fédération des commissions scolaires du Québec, qui aura lieu la semaine prochaine. Il a également rappelé que plusieurs rencontres de négociations concernant les employés de soutien auront lieu au courant des deux dernières semaines de mai.

Vers une grève automnale?

Si l’été risque d’être tranquille pour les employés de soutien de la Commission scolaire du Chemin-du-Roy, ils auront à décider l’automne prochain s’ils sont prêts à entrer en grève. Une assemblée générale portant sur cette question aura lieu sitôt la rentrée arrivée, promet Mme Messier.

«On prévoit un automne où il va y avoir beaucoup d’action. Les membres sont prêts à se positionner. Les gens sont inquiets et préoccupés par la situation», a-t-elle affirmé.

Plus d’un demi-million d’employés de la fonction publique québécoise sont présentement en négociations pour le renouvellement de leur convention collective.