15 000$ pour poursuivre ses traitements

SANTÉ. «C’est mon dernier recours. Si je n’ai pas ce traitement d’Avastin, il me reste un an à vivre», explique Jonathan Maheux, étudiant au doctorat en psychologie à l’Université du Québec à Trois-Rivières. Coût estimé pour poursuivre ce traitement qui, combiné à la chimiothérapie, augmente ses chances de survie? 15 000$.

En septembre dernier, après un mois d’investigation, on lui a diagnostiqué un mésothéliome, soit un cancer de la plèvre, l’enveloppe qui recouvre son poumon gauche. Il s’agit d’un rare cancer normalement développé chez les ouvriers ayant été en contact avec l’amiante, ce qui n’est pas son cas.

Pour lui retirer par une chirurgie, il faudrait d’abord que la masse cancéreuse rétrécisse, elle qui est très près des artères du cœur. Son espoir repose sur l’Avastin, un médicament qui vise à couper la circulation sanguine de la tumeur, rendant la chimiothérapie plus efficace. «La chimiothérapie à elle seule ne suffit pas», explique celui qui a déjà commencé les traitements.

La semaine dernière, alors qu’il croyait rencontrer les médecins pour pouvoir fixer une date d’opération, on lui a plutôt annoncé que ses trois premiers cycles de chimiothérapie et d’Avastin n’avaient pas suffisamment réduit la masse cancéreuse. Il doit donc recommencer… et relancer sa campagne de financement.

200$ le millilitre

Puisque pour ce cancer Avastin n’est pas officiellement reconnu par Santé Canada, il n’est pas remboursé par la Régie d’assurance-maladie du Québec (RAMQ).  Jonathan Maheux ne possède pas d’assurances privées qui couvrent ces dépenses.

Le coût estimé de ce médicament, dont les médecins lui ont fait part de l’existence, tourne autour de 200$ le millilitre. Jonathan Maheux a déjà lancé un cri du cœur sur les réseaux sociaux cet automne. Le coût du Avastin pour accompagner ses trois premiers cycles de chimiothérapie était alors évalué à 45 000$.

Le 15 décembre dernier il a pu recommencer ses traitements grâce aux dons amassés cet automne et aux différentes réductions de coûts dont il a pu bénéficier. Mais il doit toujours trouver 15 000$ pour compléter la série en janvier. Si tout se passe bien, l’opération pourrait avoir lieu en février.

Un troisième cancer

La plupart des personnes atteintes d’un mésothéliome ont déjà été exposées à l’amiante, ce qui n’est pas le cas de Jonathan Maheux. «Est-ce que ça peut être des effets à long terme d’autres traitements que j’ai eu avant? Ils ne savent pas du tout.»

Il s’agit de son troisième cancer. À l’âge de 12 ans, on lui a diagnostiqué un lymphome de Hodgkin, un cancer des ganglions qu’il a combattu jusqu’à l’âge de 14 ans. Puis, en 2008, on lui a diagnostiqué un mélanome, un cancer de la peau.

«J’ai le goût de vivre»

Une chose est certaine, Jonathan Maheux est bien entouré et il remercie chaleureusement tous ceux qui l’ont aidé jusqu’ici.

Ses proches ont démarré une campagne de sociofinancement sur le site Youcaring. «Ça me donne un bon coup de main de sentir tout cet appui. Je sais que j’ai une équipe sur qui je peux compter pour me battre», explique l’étudiant qui a grandi à Saint-Ambroise-de-Kildare, près de Joliette.

«Il me reste plein de choses à vivre», lance le jeune homme de 31 ans. «J’ai le goût de vivre.»

*Il est possible de faire des dons à l’adresse suivante: www.youcaring.com/jonathan-maheux-662059, ou encore en se rendant sur le site youcaring.com pour ensuite écrire «Jonathan Maheux» dans la barre de recherche.

*Il est possible de le suivre sur la page Facebook Jobattant au www.facebook.com/jobattant.