Voici ce que le Canada étudie pour bloquer les véhicules chinois
La semaine dernière, le gouvernement de Justin Trudeau déclarait qu’une consultation de 30 jours allait être lancée le 2 juillet concernant la marche à suivre pour prévenir les véhicules électriques fabriqués en Chine d’accéder au marché canadien.
L’exercice a été lancé à la suite de la décision prise du côté américain d’imposer des tarifs de 100 % sur les véhicules électriques en provenance de Chine. L’Union européenne prévoit également d’augmenter les droits de douane, jusqu’à 48 % pour certains véhicules.
Aujourd’hui, le gouvernement canadien a rendu publiques les options qu’il envisage, y compris des droits de douane sur les véhicules importés et le blocage des investissements chinois dans les nouvelles usines canadiennes.
Selon le document partagé aujourd’hui, le gouvernement Trudeau semble n’envisager que des droits de douane sur les véhicules qui sont complétés. La liste des articles susceptibles d’être soumis à des droits de douane ne comprend pas les batteries ou les composants de batteries.
Les consultations vont permettre de recueillir les réactions de tous les acteurs concernés, comme les syndicats et les constructeurs potentiellement impliqués.
L’industrie canadienne des véhicules électriques « risque d’être compromise par l’augmentation récente et significative des exportations de véhicules électriques chinois sur les marchés canadien et mondial, qui est rendue possible par un soutien déloyal de la part de la Chine, qui a recours à un large éventail de politiques et de pratiques non commerciales », peut-on lire dans le document de consultation.
On le sait, le gouvernement chinois subventionne son industrie, ce qui permet aux entreprises de faire débarquer leurs produits à des prix qui sont jugés déloyaux par les autres constructeurs. Les mesures protectionnistes adoptées aux États-Unis et étudiées au Canada visent à protéger le marché d’ici.
Pour le moment, on ne sait pas à quoi pourrait ressembler le pourcentage des droits de douane ni quelles catégories de véhicules les mesures pourraient viser (ou épargner).
Le document s’intéresse aussi à une action que les Chinois pourraient prendre, soit chercher à s’établir au Canada pour fabriquer des véhicules électriques et les vendre ici en évitant les tarifs. Il souhaite également recevoir des commentaires sur la nécessité de « prendre des mesures supplémentaires, telles que des orientations politiques, une surveillance ou des restrictions supplémentaires concernant les transactions et les investissements de sources chinoises dans la chaîne d’approvisionnement canadienne en véhicules électriques ».
De plus, deux autres questions sont soumises à l’avis du public. La première concerne la question de savoir si le Canada doit rendre les véhicules électriques qui sont fabriqués en Chine inadmissibles aux subventions accordées à leur achat. L’autre concerne la confidentialité des données et les considérations de sécurité pour les véhicules connectés et l’infrastructure connexe.
Le site Automotive News, qui rapporte la nouvelle, mentionne que la grande majorité des importations canadiennes de véhicules électriques en provenance de Chine sont des véhicules de Tesla qui sont produits à son usine de Shanghai. La ministre des Finances, Chrystia Freeland n’a pas voulu commenter la question à savoir si des droits de douane pourraient s’appliquer à ces derniers.
La consultation se poursuit jusqu’au 1er août. Il est clair qu’elle va alimenter les discussions au cours du prochain mois.
Contenu original de auto123.