Conduite autonome : l’inquiétude et la peur perdurent chez les consommateurs
• Une étude démontre que les consommateurs demeurent inquiets envers les technologies de conduite automatisée.
• En tout, 68 % des gens craignent les systèmes de conduite autonome.
• L’enquête de l’AAA illustre aussi à quel point les systèmes et leurs capacités et limites sont méconnus.
Il y a quatre ans, une étude de l’AAA (American Automobile Association), dont l’équivalent canadien est le CAA (Canadian Automobile Association), démontrait que les véhicules à conduite autonome inquiétaient un pourcentage important (71 %) d’automobilistes.
Quatre ans plus tard, une autre enquête de l’AAA vient illustrer que la situation ne s’est pas améliorée. L’inquiétude est toujours très forte. Certains affirment avoir carrément peur de cette technologie.
La nouvelle enquête a révélé que 68 % des Américains « craignent » les systèmes automatisés, une augmentation de 13 % par rapport à l’année dernière.
« Nous ne nous attendions pas à un déclin aussi spectaculaire de la confiance par rapport aux années précédentes », a déclaré Greg Brannon, directeur de la recherche automobile chez l’AAA. « Bien qu’au vu du nombre d’accidents très médiatisés qui se sont produits en raison d’une dépendance excessive à l’égard des technologies automobiles actuelles, cela n’est pas entièrement surprenant. »
On note également que plusieurs ne sont pas au courant de la façon dont sont déterminées les classes de conduite automatisée.
Dans les faits, il n’existe pas de véhicules à conduite entièrement autonomes (niveau 5) destinés au grand public. Malgré tout, 22 % des personnes interrogées pensent que les voitures pourvues de systèmes avancés d’aide à la conduite (niveau 2), qui ont des capacités limitées comme le régulateur de vitesse adaptatif et l’aide au maintien dans la voie, sont capables de se conduire de manière totalement autonome.
La NHTSA (National Highway Traffic Safety Administration), l’équivalent de Transports Canada, a enquêté sur plusieurs accidents mortels impliquant des Tesla et dans lesquels le système Autopilot ou le système d’autoconduite intégrale ont pu être impliqués.
Le mois dernier, on rapportait la nouvelle, la NHTSA annonçait le rappel de 362 758 Tesla équipées de la version bêta plus avancée du système de conduite autonome de la marque après qu’une enquête a déterminé que le système avait des failles.
Tesla va résoudre ces problèmes, mais elle continue d’affirmer que ses véhicules équipés du système de conduite autonome sont cinq fois moins impliqués dans des accidents avec déploiement de coussins gonflables que la moyenne américaine.
De tels chiffres militent en faveur de ces systèmes.
Le problème n’est peut-être pas la technologie en soi, mais le comportement du conducteur derrière le volant, qu’importe la marque de véhicule.
« L’AAA cherche à s’associer aux constructeurs automobiles pour créer une plus grande cohérence au sein de l’industrie. Ensemble, nous pouvons aider les consommateurs à comprendre le type de technologie dont leur véhicule est équipé, ainsi que quand et comment utiliser ces systèmes. Cela pourra renforcer la confiance du public envers les véhicules du futur », a déclaré Greg Brannon.
Les seuls véhicules entièrement autonomes actuellement utilisés sont exploités par des services de covoiturage et de livraison, comme ceux gérés par Cruise et Waymo, qui opèrent dans des zones clairement définies dans certaines villes et sont surveillées par un bureau de contrôle central.
En janvier, Waymo a indiqué que ses véhicules avaient effectué plus d’un million de kilomètres de conduite sans pilote, avec 18 accidents mineurs et deux majeurs imputables à un autre véhicule.
Malgré les inquiétudes suscitées par les modèles à conduite entièrement autonome, l’AAA a déclaré que 60 % des conducteurs souhaitent « certainement » ou « probablement » que leur prochain véhicule soit équipé d’un système d’assistance au démarrage.
Il faudra du temps…
Contenu original de auto123.