40 % des propriétaires américains de VÉ veulent retourner à l’essence
Il est souvent dit que lorsqu’un consommateur passe à un véhicule électrique, il ne veut plus retourner en arrière. C’est facile à comprendre, car lorsqu’on cesse de dépenser une fortune en essence, on y prend goût.
Ce genre de commentaire, on l’entend beaucoup en certains endroits au Canada, comme en Colombie-Britannique et au Québec, où l’adhésion aux véhicules électriques est le plus fort (oui, les subventions ont aidé), mais aussi où l’intérêt est généralement plus grand.
Dans certaines grandes villes américaines, c’est probablement la même chose, mais lorsqu’on étudie la chose à l’échelle nationale, les résultats sont différents… et inquiétants.
En effet, selon une étude du groupe McKinsey & Co, 40 % des propriétaires actuels de véhicules électriques vont probablement acheter un produit à essence lorsque va venir le temps de passer à un autre modèle. On pourrait se réjouir du fait que 60 % vont renouer l’expérience, mais les conclusions de l’étude sont étonnantes.
« Je ne m’attendais pas à cela. Je me suis dit : acheteur de véhicule électrique un jour, acheteur de Véhicule électrique toujours », a déclaré Philipp Kampshoff, directeur du Center for Future Mobility au site Automotive News.
Il est clair que ce n’est pas parce que les gens souhaitent recommencer à dépenser pour du carburant. De fait, les raisons données incluent beaucoup les problèmes de recharge qu’ils vivent en certains endroits. Tout simplement, l’infrastructure de recharge publique est insuffisante.
Les sondés ont aussi été nombreux à faire part de leurs inquiétudes quant au coût élevé des véhicules et à l’impact négatif sur les trajets longue distance.
Aux États-Unis, la lenteur du déploiement d’un réseau de recharge soutenu par le gouvernement est lamentable. Seules huit stations sont opérationnelles depuis la création du programme national d’infrastructure pour les véhicules électriques il y a deux ans. Oui, il y a des bornes provenant d’autres sources, mais ça varie d’un endroit à un autre.
Parmi les stations existantes, publiques et privées, plusieurs sont plus difficiles à trouver. Les stations-service d’essence sont indiquées sur les panneaux de signalisation à proximité des sorties d’autoroute, alors que les chargeurs de véhicules sont souvent moins bien indiqués.
Et seuls 23 États ont commencé à distribuer des fonds provenant du programme fédéral de 5 milliards, selon les données d’EVAdoption en date de la fin du mois de mai.
Les États-Unis ne sont pas le seul endroit où la recharge représente un problème pour les consommateurs. Seulement 9 % des personnes interrogées dans le monde estiment que l’offre de recharge publique est suffisante pour répondre à leurs besoins.
Selon Philipp Kampshoff, ce problème est appelé à prendre de l’ampleur, car « la prochaine génération d’acheteurs de véhicules électriques va dépendre beaucoup plus de la recharge publique que la génération actuelle. »
Parmi les autres résultats relatifs à la recharge, McKinsey a également constaté que 21 % des gens interrogés à travers le monde ne souhaitaient pas passer à un véhicule électrique. Du nombre, 33 % se disent inquiets de la recharge.
L’anxiété liée à l’autonomie, une condition qui perdure
L’autonomie des véhicules est aussi citée, et ce qui est fascinant, c’est que le nombre de kilomètres qui fait qu’un acheteur est rassuré de la capacité de son véhicule augmente avec les années. On disait se contenter de 435 km en 2022, alors que le seuil est à 465 km aujourd’hui.
Disons que l’argument est facile à soulever, et qu’il est aussi facile d’être éternellement insatisfaits lorsqu’on se montre réticent.
Du positif ?
Il y a tout de même des notes positives à souligner à propos de l’enquête bisannuelle de McKinsey qui a posé environ 200 questions à plus de 30 000 consommateurs à travers 15 pays, qui représentent collectivement plus de 80 % du volume mondial des ventes.
Ainsi, on découvre que dans l’ensemble, les consommateurs sont légèrement plus disposés à envisager des véhicules électrifiés qu’ils ne l’étaient il y a deux ans. De fait, 38 % des propriétaires de véhicules non électriques déclarent qu’ils prévoient qu’un véhicule hybride rechargeable ou un véhicule électrique soit leur prochain véhicule. Ce chiffre est légèrement en hausse par rapport au pourcentage de 37 % noté en 2022.
L’autre note positive, qui n’est pas mentionnée dans l’étude, c’est le 60 % qui est prêt à repasser à un modèle électrique. On devine que ces gens ont un accès facile à la recharge publique, ou ont une borne à domicile.
Contenu original de auto123.