Vision Zéro: des citoyens s’expriment au conseil de ville

TROIS-RIVIÈRES. De nombreux citoyens ayant des questions au sujet de la Vision Zéro se sont présentés à la séance publique du conseil municipal pour faire valoir leur opinion sur ce projet.

La mairesse suppléante, Ginette Bellemare, s’est dite surprise du débat provoqué par la résolution de la Vision Zéro.

«On ne s’attendait pas à un tel mouvement. Après l’adoption, nous avons été témoins d’opinions divergentes au sein de la population. Malheureusement, beaucoup de désinformation a circulé dans les deux dernières semaines, se désole Mme Bellemare. Je tiens à rappeler que le conseil municipal s’est engagé à mettre en place une démarche d’information, notamment par la tenue d’un forum sur la Vision Zéro.»

La consultation devrait avoir lieu au début de l’année 2019.

«Ce sera l’occasion de vous exprimer et de bonifier la Vision Zéro, le cas échéant. Dans les prochains mois, on va solliciter l’avis d’un expert et on fera faire une étude sur le territoire de la ville, permettant l’élaboration d’un plan de circulation efficace pour bien circonscrire les effets et les mesures à mettre en place», ajoute la mairesse suppléante.

Une douzaine de citoyens ont pris la parole. Plusieurs d’entre eux sont réticents face à la réduction de la limite de vitesse à 40 km/h, l’une des mesures phares de la Vision Zéro. Sylvain Lacroix, un citoyen qui s’est déplacé, a plutôt suggéré d’augmenter le nombre de policiers dans les rues pour avoir davantage à l’œil les usagers de la route. Il a aussi plaidé en faveur de l’installation de radars photos dans des secteurs névralgiques.

Les élus ont aussi été questionnés sur les coûts qu’entraînera la mise en place de la Vision Zéro, notamment l’étude systémique préliminaire. Pas de réponse de ce côté, mais Patrice Gingras, ingénieur à la Direction du génie à la Ville de Trois-Rivières, souligne que l’étude sera en bonne partie subventionnée par le ministère des Transports du Québec.

«Le ministère des Transports fournira, via la SAAQ, le nombre d’accidents avec blessés graves ou mortels. Après cela, on donnera le mandat à une firme de génie conseil. La firme nous proposera ensuite des scénarios qui cadrent dans la Vision Zéro. On prévoit environ 18 mois d’étude pour en arriver à des conclusions concernant les coûts à grande échelle des mesures d’apaisement inclus dans la Vision Zéro. Ça se fera sur plusieurs années», précise-t-il.

L’instigateur d’une pétition contre la Vision Zéro, Stéphane Guay, a aussi pris la parole, mardi soir. Ce dernier a particulièrement insisté sur la consultation de la population.

«Cette vision se veut une philosophie pour guider la ville dans les années futures. Bien que ça changera de façon considérable notre vie, vous n’avez pas cru bon de consulter la population. Notre pétition frôle les 3500 signatures. À notre avis, de l’information, ce n’est pas de la consultation», a-t-il soutenu.

Le conseiller municipal du district des Rivières, Claude Ferron, admet que de «bonnes discussions» se sont poursuivies en lien avec les enjeux autour de la consultation durant la journée de mardi.

«Dès le départ, on a dit qu’il y aura une consultation. On se dirige vers ça. Avec la résolution de la Vision Zéro, on venait mettre un jalon vers où on veut tendre. À quelle vitesse on s’y rendra? Je ne peux vous le dire. Il y aura de l’information donnée aux citoyens sur ce qu’est la Vision Zéro», garantit-il.

Quelques citoyens ont également critiqué les communications de la Ville dans ce dossier.

«Ce débat découle d’un manque de communication du côté de la Ville. Il y a un manque du côté de la direction des communications à la Ville. Je me réjouis de la campagne d’information», note Steven Roy Cullen, qui se dit en faveur de la Vision Zéro.

Chez les personnes qui se sont prononcées en faveur du projet, Jean-Claude Landry s’étonne de ce débat sur «une question de santé publique» et invite la Ville à procéder comme prévu.