Une murale en hommage à l’Ukraine

Si vous êtes passé ces derniers jours tout près du Sanctuaire en empruntant la rue Notre-Dame E, vous avez sans doute remarqué la murale de tournesols sur l’un des bâtiments en bordure de la route. C’est l’oeuvre de l’artiste trifluvienne Patricia Kramer. La murale Accueillir des tournesols a été inspirée par son désir de passer à l’action malgré son sentiment d’impuissance face à la guerre en Ukraine.

La murale, peinte aux couleurs de l’Ukraine, se veut une façon de souhaiter la bienvenue aux réfugiés. Par son art, l’artiste désire également créer un pont entre les cultures.

« Quand j’ai déposé mon projet, la guerre commençait, raconte Mme Kramer. Comme tout le monde, ça me touche de voir ce qui se passe là-bas. Au moment d’élaborer mon projet, il était question d’accueillir des réfugiés tout près d’ici. Je trouvais que la murale était une belle façon de les accueillir par l’art, puisque la langue peut être une barrière parfois. On se sent tellement impuissant face à ce qui se passe. On ne peut pas faire grand-chose de plus que d’essayer de bien les accueillir et d’être empathique. » 

Le projet s’inscrit dans le parcours Créations inattendues – art public, initiative de Culture Trois-Rivières. « J’ai proposé ce projet au début de l’année, avant même de savoir si j’allais pouvoir faire la murale sur ce mur, indique l’artiste. C’est une propriété privée, qui appartient au Sanctuaire. Je me promène souvent ici et je trouvais que ce mur avait besoin d’un peu d’amour. En même temps, ça met de la vie dans le quartier et ça contribue à la revitalisation du secteur. »

Quand son projet a finalement été accepté, elle a entrepris des démarches pour obtenir l’accord du Sanctuaire. « J’ai croisé les doigts, lance-t-elle. J’ai réussi à parler à M. Rémi Lepage du Sanctuaire et il a accepté avec plaisir, étant donné que c’était un hommage à l’Ukraine et que ça le touchait aussi beaucoup. » 

Une murale grandement appréciée

Pour Mme Kramer, il s’agit de sa deuxième murale extérieure en carrière, la première ayant été réalisée cet été en bordure du fleuve à Batiscan. Déjà, les commentaires élogieux sont nombreux. « Quand j’ai commencé à peindre les tournesols, les gens s’arrêtaient pour me dire que c’était beau et qu’ils aimaient. Je pense que c’est apprécié », se réjouit l’artiste. 

Fait intéressant : il a fallu environ 9 à 10 gallons de peinture pour faire cette murale. Patricia Kramer a utilisé deux verts, trois bleus, un brun, un jaune et de l’apprêt. C’est que la technique est bien différente.

« Sur une toile, en un coup de pinceau, tu peux mélanger plusieurs couleurs. Mais sur une murale extérieure, tu dois prendre une couleur à la fois parce que les couleurs ne se mélangent pas. Chaque teinte est un pot de peinture. Ça ne se travaille pas de la même façon », explique-t-elle. 

Avant de commencer à peindre, elle a dû nettoyer le mur à l’aide d’une laveuse à pression. Elle a ensuite appliqué deux couches d’apprêt avant d’ajouter la couleur. En tout et pour tout, elle en a eu pour une semaine. « J’habite tout près, il a fait beau et j’avais accès à l’évier du garage que la bâtisse abrite. Tout ça a fait en sorte que j’ai pu avancer rapidement », précise-t-elle. 

Les gens qui désirent admirer le travail de l’artiste sont invités à se rendre au 580, rue Notre-Dame E, dans le secteur Bas-du-Cap.