Une halte-chaleur mise en place pour les personnes en situation d’itinérance

Différentes actions sont mises en place par le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec, les organismes du milieu et la Ville de Trois-Rivières pour soutenir les personnes en situation d’itinérance pour l’hiver, dont l’aménagement d’une halte-chaleur.

Située au 630, rue Poisson, la halte-chaleur est en fonction de 21h à 7h le matin jusqu’au mois d’avril. Ce lieu se veut une alternative d’urgence aux personnes qui se retrouvent sans possibilité d’hébergement en période hivernale.On y retrouve également des vêtements chauds, des collations et du café.

C’est la deuxième année qu’un tel lieu est mis à la disposition des personnes en situation d’itinérance pour la saison froide. « L’année passée, ça a permis qu’au plus fort de certaines nuits, une vingtaine de personnes ont pu s’y réchauffer. Ça permet aussi aux gens d’avoir accès à des breuvages chauds, des collations. C’est un lieu bienveillant et sécuritaire pour venir se réchauffer la nuit », souligne Julie Poirier, directrice adjointe des services de proximité en santé mentale au CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec.

« La nuit, c’est un moment de bris de services pour les personnes en situation d’itinérance, sauf Le Havre. Il n’y a pas d’autre organisme qui offre des services durant la nuit. Cette halte-chaleur permet aux gens de venir se réchauffer et c’est important d’avoir des endroits comme celui-là pour se réchauffer et affronter le froid », renchérit Karine Dahan, directrice du Centre Le Havre.

Deux agents d’intervention et un agent de sécurité sont sur place durant les heures d’ouverture. Il faut noter qu’il n’y aura pas d’intervention sur place auprès des personnes qui viendront s’y réchauffer. « On fait de la surveillance et on pourra référer à des ressources au besoin », précise Mme Poirier.

Par ailleurs, une cinquantaine de trousses chaleur seront distribuées par les organismes communautaires. Les intervenants en itinérance pourront remettre aux personnes qu’ils croiseront les trousses d’articles essentiels à l’approche des grands froids, tels que des tuques, des mitaines, des couvertures, des chauffe-pieds et des bouteilles isothermes.  

Ces mesures s’ajoutent aux services déjà offerts par les équipes des organismes du milieu, comme le dépannage alimentaire, le travail de rue, l’accompagnement, le centre de jour, les comptoirs vestimentaires et l’hébergement d’urgence.

Des solutions de sortie moins accessibles

L’itinérance visible a augmenté à Trois-Rivières et en Mauricie depuis le début de la pandémie. Le Centre Le Havre fonctionne à plein régime depuis 2020, au point où la question des saisons ne se pose plus.

« La difficulté majeure pour nous et les organismes du milieu, ce sont les solutions de sortie [de la rue], indique Mme Dahan. Quand on travaille dans l’hébergement des personnes en situation d’itinérance, c’est encore plus criant. Avec la crise du logement, on voit que nos usagers sont peu prioritaires pour la location d’un logement. On travaille avec le Réseau d’habitation communautaire de la Mauricie pour voir les transitions possibles, ainsi qu’avec certains propriétaires pour accompagner les usagers vers de l’hébergement autonome. »

Mais ces solutions sont saturées également. Des chambres à moindre coût qui pouvaient être disponibles le sont également de moins en moins.

« Les personnes qui vivent dans la rue sont dans un tunnel et la lumière est bien loin en ce moment, malgré eux. Même pour une personne qui veut s’en sortir avec un chèque d’aide sociale, ça devient difficile. Les gens ne vivent pas dans la rue par choix. Nul n’est à l’abri d’une malchance qui ferait débouler tout le reste », rappelle Mme Dahan.

Karine Dahan invite la population à être attentive à une personne qui est dans la rue, qui semble perdue. « Ça peut être d’offrir un café ou, par exemple, une carte cadeau pour aller prendre un café et aller se réchauffer en même temps, mentionne-t-elle. Aussi, si on arrivait à les regarder, leur dire bonjour, avoir un lien social avec eux. Ça fait toute la différence. »