Une ébénisterie de Trois-Rivières fait un pas de géant

Il y a quelques mois, l’Ébénisterie Forme et Concept a complètement changé sa façon de travailler. L’entreprise trifluvienne a troqué crayon et calculatrice pour un centre d’usinage à contrôle numérique. Cette automatisation de l’usine lui a permis d’augmenter sa capacité et de production et son chiffre d’affaires.

Fondée en 1993, l’Ébénisterie Forme et Concept se spécialise dans la fabrication de mobilier résidentiel, commercial et architectural. Récemment, les associés Jocelyn et Jean-Philippe Paris ont fait l’acquisition d’un centre d’usinage à contrôle numérique pour la découpe des pièces et d’un bras pneumatique pour la manutention des panneaux de bois. 

« Avant, la majorité du travail était fait à la main, explique Jean-Philippe. On recevait les plans architecturaux et à partir de ça, on sortait les calculatrices et les crayons. Ensuite, en usine, chaque pièce était passée une par une au banc de scie. Ensuite, chaque pièce était reprise une à la fois sur une autre machine. »

Le centre d’usinage à contrôle numérique permet maintenant de regrouper toutes ces étapes en une seule opération, sur une seule machine. « Il y a une personne qui programme la machine selon le dessin architectural. À l’aide du bras pneumatique, on prend la feuille de bois, on la dépose sur la machine et elle se charge du reste. La machine découpe le bois, fait le perçage et quand elle a fini, il y a quelqu’un qui prend les morceaux, les met sur un chariot et les envoie pour le reste de la production », énumère Jean-Philippe. 

Concrètement, cela se traduit par une économie de temps, une réduction des pertes de matériel, de meilleures conditions de travail pour les employés et une réduction du risque de blessures. « Ça augmente notre capacité de production. On avait déjà l’expertise, mais avec cette acquisition, on peut aller plus vite, donc réaliser plus de contrats », soutient Jocelyn Paris. 

Il est encore difficile pour lui de chiffrer avec exactitude le temps gagné jusqu’à présent. Chose certaine, il constate une économie de temps et également une augmentation du chiffre d’affaires. 

« On sait qu’on est plus efficace, mais on apprend encore à travailler avec la machine, fait-il remarquer. Quand on aura fait face à toutes les situations et qu’on aura réalisé les mêmes projets plusieurs fois avec la machine, on aura l’heure juste. Présentement, quand on arrive avec un nouveau projet que la machine n’a jamais fait, on doit prendre le temps de bien comprendre et de bien faire les réglages. Par contre, on voit qu’on n’a pas pris de retard sur nos projets dans l’usine malgré ce nouvel apprentissage. On a gardé le même rythme et on fait des gains. »

« On a complètement changé notre façon de faire, ce n’est pas rien, renchérit Jocelyn Paris. Ce n’est pas une évolution, mais complètement une nouvelle méthode. Ce qu’on voulait, c’était augmenter notre capacité de production, pouvoir réaliser plus de commandes avec le même nombre d’employés dans le même espace. On peut dire qu’on a réussi. »

Par le fait même, l’entreprise a trouvé une partie de la solution au problème de manque de main-d’oeuvre. « On cherchait souvent des opérateurs de bancs de scie. C’est un travail physique, alors c’était difficile d’attirer les gens et de les garder. Le manque de main-d’oeuvre a pesé fort dans la balance pour l’achat de cette machine », mentionne Jean-Philippe. 

Des projets partout dans la région

Dans la région, la réputation de l’Ébénisterie Forme et Concept n’est plus à faire. L’entreprise, qui emploie une quinzaine de personnes, a signé plusieurs projets, notamment avec la bijouterie Luxedor, plusieurs concessionnaires automobiles, Tanguay, le Cégep de Trois-Rivières, des hôpitaux et des cliniques vétérinaires ainsi que l’OMH de Trois-Rivières.

Bien que l’entreprise existe depuis 1993, Jocelyn Paris s’y est greffé en 2000. Cinq ans plus tard, Lorraine Brûlé et lui en sont devenus les propriétaires. Celle-ci étant maintenant à la retraite, c’est avec son fils Jean-Philippe qu’il poursuit l’aventure. 

« En 2016, Jean-Philippe a lâché son emploi de charpentier-menuisier pour venir travailler à temps plein ici. Puis, il a acheté tranquillement les parts à Lorraine qui préparait sa retraite. On est chanceux de travailler ensemble, en famille. C’est une très belle aventure. Je souhaite à tous les parents de pouvoir travailler avec leurs enfants », conclut Jocelyn Paris.