Trois-Rivières, ville accessible?

Trois-Rivières est-elle une ville accessible? Les personnes en fauteuil roulant peuvent-elles y vivre et y circuler sans trop de problèmes? Vanessa Lavoie, maman d’un garçon de 7 ans en fauteuil roulant, répond à cette question.

Mme Lavoie, son conjoint et leurs deux enfants sont arrivés à Trois-Rivières il n’y a pas encore un an. Installée dans le secteur Pointe-du-Lac, cette famille nouvellement trifluvienne constate avec joie que les principaux endroits où elle se rend sont pratiquement tous facilement accessibles.

« On arrive de la Côte-Nord. Là-bas, c’est environ un endroit sur dix qui est accessible. Ici, c’est neuf sur dix, dit-elle. Quand on est arrivé à Trois-Rivières, la première chose que j’ai dit à mes proches, c’est que c’était vraiment plus facile ici. »

L’aîné de ses fils a 9 ans et c’est un grand sportif. Été comme hiver, la famille visite donc régulièrement les installations sportives de Trois-Rivières et des alentours, tant celles extérieures qu’intérieures. Elle y va toujours avec Jacob, qui a 7 ans et qui se déplace en fauteuil roulant.

« Dans tout Trois-Rivières et les alentours, le seul terrain de baseball inaccessible est celui à Saint-Grégoire. Sinon, tous les autres terrains, je peux apporter Jacob aux estrades facilement, sans trop d’efforts, mentionne Mme Lavoie. Avec son fauteuil, Jacob, c’est pas loin de 220 livres à pousser. Il faut que ce soit facile. Le jackpot, c’est le terrain de Sainte-Marthe-du-Cap avec son long chemin asphalté. Je n’ai jamais vu quelque chose de mieux fait que ça. »

La famille aime aussi se rendre au parc Pie-XII, qui comprend des modules de jeux adaptés. « C’est un endroit où je peux aller m’amuser avec les deux enfants. Je plais aux deux en même temps, pas juste à l’un ou l’autre », précise Mme Lavoie.

L’hiver, un défi

Selon elle, tout ce qui concerne les installations sportives est en général facile d’accès et bien adapté. La majorité des endroits où elle se rend accompagnée de Jacob sont accessibles, du stationnement jusqu’au lieu d’activité. Mais le problème, c’est l’hiver.

« C’est qu’on n’a pas les mêmes critères de déneigement que la population en général, dit-elle. Avec trois ou quatre centimètres de neige au sol, la voiture passe sans problème, mais pas le fauteuil roulant. Dans trois ou quatre centimètres de neige, ça devient difficile. Il y a de grands risques de basculer. On apprend à adapter notre horaire en conséquence, pour aller à l’épicerie par exemple. On choisit nos journées pour sortir. »

Mais il n’y a pas que ça. Avoir un enfant de 7 ans en fauteuil roulant, ça implique également de trouver des activités extérieures adaptées à faire l’hiver. Ajoutons à cela que plusieurs activités intérieures ne sont plus offertes en raison de la pandémie et ça devient un réel casse-tête.

« L’hiver, plusieurs parcs ne sont pas accessibles en fauteuil roulant à cause de la neige, fait remarquer Mme Lavoie. En fait, l’hiver, il n’y a pas vraiment d’endroit extérieur où en profiter avec des enfants en fauteuil roulant. Je sais qu’il existe du ski adapté, mais il faut être capable de transporter l’enfant dans nos bras jusqu’à l’assise. Il y a matière à amélioration là-dessus. Ça prendrait un lève-personne. »

« L’été, on peut aller un peu partout et profiter d’environ 75% des activités offertes. Mais l’hiver, c’est plus difficile, renchérit-elle. En temps de COVID, les centres intérieurs sont fermés et on ne se rend même pas jusqu’aux patinoires. Il n’y a pas de rampes pour apporter le fauteuil roulant sur la glace. Jacob a toujours adoré aller sur la glace en fauteuil roulant. »

Avec une rampe amovible à la patinoire et un lève-personne dans les centres de ski et de glisse, Vanessa Lavoie et sa famille auraient tout ce qu’il faut pour profiter des joies de l’hiver. « Ce ne sont pas de gros investissements et ça ferait déjà une bonne différence pour nous », soutient-elle.

Somme toute, cette dernière considère que Trois-Rivières est une ville accessible. « C’est beaucoup plus facile vivre ici avec un enfant en fauteuil roulant que dans bien d’autres régions », lance-t-elle sans hésiter.