Triporteurs: les trouvez-vous dangereux?

«Les triporteurs et quadriporteurs sont assimilés aux piétons. Ils devraient donc se conformer aux règles régissant les piétons, soit circuler sur le trottoir et traverser les rues lors de la lumière pour les piétons», soutient Gino Desrosiers, relationniste à la Société d’assurance automobile du Québec (SAAQ).

C’est parce que ces appareils sont avant tout considérés comme des aides à la mobilité. Pour l’instant, ils ne sont pas régis par le code de la sécurité routière, mais un comité de travail planche actuellement sur le dossier.

Les experts de la SAAQ ont fait de l’observation sur le terrain à l’été 2011 et 2012 pour évaluer l’interaction des voitures et des vélos avec les triporteurs et autres aides à la mobilité. L’observation s’est faite à Drummondville.

«On a vu que ces appareils étaient de plus en plus nombreux sur les routes. Comme ce n’est pas défini dans le code de la route, j’imagine que les triporteurs peuvent avoir l’impression de n’être à leur place ni dans la rue ni sur la piste cyclable. C’est une question de cohabitation», souligne M. Desrosiers.

La police attend un règlement

«On a hâte que la SAAQ fasse quelque chose avec ça. Les triporteurs et quadriporteurs sont dans une zone grise. Ce ne sont pas des autos, mais ils ont un moteur. Il faut qu’il y ait une législation», lance Michel Letarte, porte-parole de la Sécurité publique de Trois-Rivières (SPTR).

«Les triporteurs ne sont pas plaqués. S’ils se font frapper dans la rue, c’est la compagnie d’assurance de l’automobiliste qui paie. Mais si le triporteur est le responsable de l’accident, qui paie?» ajoute M. Letarte.

«On le dit: la population trifluvienne est vieillissante. On a remarqué que le nombre de triporteurs et quadriporteurs augmente depuis quelques années. C’est leur moyen de transport et c’est correct. Mais pourquoi est-ce qu’une personne se déplaçant sur un vélo assisté est obligé de porter un casque et de suivre toutes les règles de sécurité routière…et qu’un triporteur aurait le droit de se promener en plein milieu de la rue avec les voitures? Personnellement, quand j’en vois un, je l’envoie sur le trottoir», conclut-il.

En 2009, un jugement de la Cour supérieure a forcé la SAAQ de verser des indemnités aux victimes en cas d’accident impliquant un triporteur. Ce jugement fait suite à la de la mort d’un homme conduisant un triporteur. Il avait alors fait une chute dans un nid-de-poule. La Ville de Vaudreuil-Dorion avait été poursuivie.

L’enfer des trottoirs

Rouler sur les trottoirs: plus facile à dire qu’à faire, assurent Alain Hourdeau et Denis Ouellette.

Les deux hommes utilisent fréquemment des fauteuils électriques pour se déplacer dans la ville. Ces fauteuils sont d’une grosseur semblable à celle d’un triporteur, mais ont une vitesse maximale de 10 km/h, comparativement à 30 ou 40 km/h selon les modèles de triporteurs ou quadriporteurs.

«Les trottoirs ne sont pas promenables. Ça s’en va tout croche en raison des séparations dans les trottoirs. Par contre, le nouveau trottoir sur le boulevard des Forges va bien. N’empêche, je préfère rouler sur la piste cyclable en faisant attention de ne pas être dans les jambes des cyclistes. Sur le plan de la courtoisie, je n’ai pas eu de problèmes. Les conducteurs sont généralement polis», assure M. Ouellette qui est un habitué des longues distances.

Du côté du secteur Cap-de-la-Madeleine, M. Hourdeau éprouve cependant quelques difficultés. Il sent de l’impatience du côté des automobilistes lorsqu’il doit rouler sur le côté de la rue sur certaines artères. Les automobilistes klaxonnent et crient parfois.

Vous avez commenté

La semaine dernière, L’Hebdo Journal vous demandait sur sa page Facebook votre opinion sur la cohabitation entre les triporteurs et les voitures dans les rues.

On vous a demandé: «Avez-vous l’impression que les quadriporteurs sont plus nombreux dans nos rues? Et les trouvez-vous plutôt encombrants, même dangereux parfois?»

Gaetane Beaumier: «Pour une fois qu’ils peuvent sortir de façon indépendante. Soyons courtois.»

Marc Dube: «De façon générale je les trouve plutôt dangereux, parce que souvent il se promène dans la rue…. Peu importe la rue…. Sur une rue tranquille de quartier résidentiel ça peu aller, par contre sur une rue comme la 12ieme à Shawinigan-sud, ça devient extrêmement dangereux… Lors de l’ouverture de l’épicerie Métro il y a quelque temps il t a justement un quadriporteur qui c’était fait frappé par une voiture et le monsieur était mort…. Ils devraient réglementer…. Par contre s’il règlement il faudra mettre les installations en place pour en faciliter le respect!»

Emmye Groleau: «Les installations… Il y a des trottoirs avec des pentes douces pour justement facilité leurs accès! Ils sont assez larges pour les accueillir… Pourquoi ils n’y vont pas?»

Guylaine Lowe: «Je comprends que la population est vieillissante mais l’accès devrait être seulement sur les trottoirs et les pistes cyclables ça va de soi pour la sécurité.»

Renaud Gauthier: «Les personnes qui se déplacent avec ces engins dans les rues auraient avantage à éviter les artères achalandées si elles tiennent à la vie ou si elles veulent éviter de finir leurs jours paraplégiques et complètement immobilisées dans un lit médicalisé électrique. Désolé mais, à chaque fois que je vois une personne dans un quadriporteur, je ne peux m’empêcher de penser à l’émission "Les détestables". J’ai l’impression qu’elles se foutent carrément de tout ce qui les entoure: "tassez-vous, c’est moi qui passe!". C’est très dangereux. PS: Il serait intéressant d’avoir l’avis de l’un de ces usagers de quadriporteurs.»

Helene Thiffault: «Il y en de + en + … c’est bien que ces gens puissent profiter de faire des sorties c’est super!»

Diane Drouin: «Extrêmement dangereux, TR n’est pas l’endroit pour ça, c’est comme si on laisserait les gens se promener dans les rues en kart de golf. On est pas dans un parc à roulottes en Floride.»