Tout-à-l’érable à la conquête de l’Europe

AGROALIMENTAIRE. Depuis plus d’un an, la pâtissière derrière l’entreprise trifluvienne Tout-à-l’érable, Suzie Beaulieu, use d’audace afin de faire rayonner un trésor bien de chez-nous: le sirop d’érable. Promesse faite, promesse tenue! En plus de se retrouver sur les tablettes canadiennes, ses produits sont désormais distribués sur le marché européen.

Le redoux des derniers jours a tenu le couple Fontaine-Beaulieu fort occupé sur leur érablière de St-Philémon de Bellechasse.

Après une nuit blanche à récolter l’eau d’érable, Suzie Beaulieu a tout de même pris quelques minutes pour jaser de son projet phare avant d’aller «craquer l’allumette et de lancer officiellement la saison des sucres».

Chaque jour depuis septembre 2014, la créatrice derrière la gamme de produits gastronomiques Tout-à-l’érable doit se pincer pour réaliser que tout ceci n’est pas un rêve.

«Je suis aux anges, avoue-t-elle en riant. Au départ, j’avais pour objectif, après un an d’activité, d’être distribué à Trois-Rivières et peut-être en Mauricie si tout allait bien. Tout a déboulé si vite.»

Grâce à un nouveau distributeur européen, la marque trifluvienne vient de faire son entrée dans près de 70 points de vente en Angleterre et en France. Un site internet et un point de dépôt ayant pignon sur rue en France permettent également de faire connaître Tout-à-l’érable partout sur le vieux contient.

«D’ailleurs, les Allemands aiment beaucoup les produits transformés issus de l’érable, a révélé la créatrice. En fait, il y a un véritable engouement pour ce trésor québécois en Europe. Ce n’est pas comme le vin ou le fromage, on retrouve le sirop d’érable nul part ailleurs qu’en Amérique du nord, ce qui en fait un produit très recherché par nos voisins.»

La gamme de sirop d’érable biologique de l’entreprise connait aussi beaucoup de succès de l’autre côté de l’océan.

Réinventer le sirop d’érable

L’aventure de Tout-à-l’érable a officiellement débuté avec l’acquisition de l’érablière familiale du conjoint de Suzie Beaulieu, Denis Fontaine, en janvier 2014. Instantanément, cette dernière a eu le coup de foudre par cet univers.

«Je n’y connaissais rien, mais je voulais tout apprendre! J’ai suivi ma belle-mère sur les talons durant plusieurs printemps afin d’apprendre à travailler le sirop d’érable. En tant qu’ancienne pâtissière, j’ai réalisé que la fibre n’était jamais réellement partie», a affirmé celle qui a depuis imaginé une quinzaine de mariages de saveurs originales.

Devant un marché hautement concurrentiel, Suzie Beaulieu a préféré miser sur la créativité pour sortir des sentiers battus.

«Il fallait toutefois que ce soit quelque chose qu’on puisse mettre sur la table, dans la vie de tous les jours», a-t-elle indiqué.

Beurre d’érable à la coriandre, un autre à la lavande, moutarde au miel, sel de mer à l’érable et vinaigrette à l’érable et aux canneberges… Le sirop d’érable se met à toutes les sauces.

Aujourd’hui, Tout-à-l’érable est bien connu dans la région et auprès de la clientèle de l’Érablière Fontaine. Certains produits sont même utilisés par les chefs dans leur restaurant.

À cent milles à l’heure

L’Europe n’étant qu’un objectif parmi tant d’autres, Suzie Beaulieu ne compte pas s’arrêter maintenant. Son responsable aux ventes et marketing, Jean-Guy Roy, courtise actuellement un distributeur aux États-Unis. À l’heure actuellement, les démarches sont encore au stade embryonnaire.

Si elle souhaite garder ce rythme de production, elle devra également penser à acheter du sirop d’érable d’ailleurs. «Avec uniquement 12 000 entailles sur notre érablière, on ne fournira bientôt plus», a-t-elle conclu.