Un homme d’affaires à pied

TROIS-RIVIÈRES. Il y a trois ans, Mario De Tilly a fait don de sa voiture à son fils pour adopter un tout nouveau mode de vie. Si vous le croisez au centre-ville, ce n’est pas un hasard: c’est qu’il se déplace désormais en marchant.  

Pour se rendre au travail, chez le nettoyeur ou à l’épicerie, le directeur général d’Innovation et Développement économique (IDE) Trois-Rivières utilise un moyen de transport qui démarre à tout coup, même l’hiver à -30 degrés Celsius : ses deux jambes. Fini la voiture! Un choix qui peut sembler contraignant à première vue, mais qui est en fait beaucoup plus simple et surtout plus sain pour lui.

«J’habite au centre-ville, tout est proche. C’est moins d’un kilomètre pour me rendre au travail. Tout ce que je peux faire à proximité, je le fais à pied et quand j’ai à me déplacer chez des clients qui sont plus loin, je prends l’une des voitures du bureau, explique-t-il. Je n’en ai pas besoin souvent. Ça m’arrive de passer plusieurs semaines sans l’utiliser.»

Ce n’est pas une question d’argent qui est à la base de sa décision. C’est tout simplement qu’il n’y voyait plus l’utilité. «Conduire sa voiture, c’est une dépendance. Il y aussi beaucoup de personnes de ma génération qui se valorisent par leur voiture et qui s’identifient par rapport à ça. Pour moi, ça ne veut strictement rien dire. C’est une image fausse que ce qu’est l’individu. Ça n’exprime qu’une chose : un désir de consommation. Et je n’ai pas ce désir de consommation.»

Avant de s’installer à Trois-Rivières, Mario De Tilly habitait dans une petite municipalité en Montérégie nommée Saint-Pie-de-Bagot. «Je vivais en campagne et j’avais l’habitude de prendre mon auto, raconte-t-il. Un moment donné, tu réalises que tu ne marches plus et que tu ne prends plus l’air. Maintenant, j’en profite pour promener mon chien quand je vais à l’épicerie.»

«En plus, je ne suis plus jamais pris dans le trafic, ajoute-t-il. J’ai plus de temps pour ma famille et mes amis. J’ai un travail assez stressant et je trouve que ma petite marche pour retourner à la maison me permet de décompresser. C’est un beau modèle de vie qui me satisfait.»

Acheter local

Se déplacer à pied implique forcément d’acheter local. Ça tombe bien puisque M. De Tilly se fait un devoir de consommer des produits québécois. «On a le marché Notre-Dame qui répond à plusieurs de nos besoins, soutient-il. On a une pâtisserie et plein d’autres commerces à proximité. Ma conjointe et moi avons un bed & breakfast et on ne sert que des produits locaux au déjeuner.»

Chez les De Tilly, il n’y a qu’une voiture et c’est celle qu’utilise sa conjointe pour se rendre au boulot. Le couple s’en sert également à l’occasion, notamment pour rendre visite à ses enfants. «On est passé de 40 000 kilomètres par année pour les deux à 3 000 kilomètres», précise le directeur général d’IDE.

Le seul autre véhicule qu’il possède est une motocyclette qu’il conduit pour le plaisir lorsque son horaire le lui permet. Et à ce propos, vous ne serez pas surpris d’apprendre qu’il ne fait qu’environ 2 000 kilomètres par année.